la faible reponse

la scène passant devant moi m'a renvoyé à un certain endroit de mon enfance, je me suis retrouvée au milieu de cette petite cour aux clôtures grises, et excepté quelques fêlures sur ces dernières, rien n'avait changé, tout est en place et tout réagit à la rogne du ciel à sa propre manière, les plantes frémissaient à l'air froid, les branches dansaient gracieusement sur les ronflements du vent, la balançoire, cette balançoire dont la force ne me tiendra peut-être plus, agissait comme si elle n'avait pas de choix à part se laisser entraîner par les rafales violentes, et contrairement aux autres qui figuraient de la prudence et qui gardaient tout silence, elle sentait le besoin de faire à tout le monde part de son mécontentement, ses grincements si forts comme si elle m'invitait à l'entrevoir de plus près, d'un regard attentif je vois qu'elle est maintenant plutôt cuivreuse, rouillée, elle perdait de couleur, elle perdait aussi d'hauteur, ses chaînes sont tellement relâchées qu'elle frotte chaque foie le sol dans ses aller- retours, mais elle fait de bruit toujours, elle fait entendre sa voix, le vent lui soufflait dessus, elle lui grognait en retour.