La femme passoire
alexandra-basset-9
Je vivais au rythme des saisons, je mourais avec la nature et renaissais avec elle. J'étais dissoute dans le monde, une partie fusionnée au tout. Intrusée par le monde extérieur, je me sentais à vif, comme s'il n'y avait pas de limite franche entre moi et le monde, entre l'intérieur de moi et l'extérieur, comme si ma peau était retournée vers l'extérieur ; tout se mélangeait, et ainsi, tout me touchait, m'atteignait profondément. C'était souvent insupportable, et parfois, c'était merveilleux.
Pour contrer cette porosité, j'affichais une certaine froideur, pour éviter que l'on ne s'approche de trop près. J'aurais aimé me déplacer sous une cloche en fils barbelés, ou bien dans un globe en plexiglas, ce qui m'aurait rendue un peu plus hermétique, un peu plus intègre. Mais on ne m'avait pas fourni cette protection qui pourtant me paraissait essentielle. Alors, je faisais comme je pouvais, je marchais loin des autres, je me cachais dans les bosquets ou dans les tours des châteaux abandonnés.
Joli texte. Nous sommes le monde. Nous avons besoin de protection.
· Il y a plus d'un an ·goodcyrilwriting
Exact, nous sommes Un. Et merci :)
· Il y a plus d'un an ·alexandra-basset-9
Quand on est plus étanche aux sentiments, le pire est à venir. :o))
· Il y a plus d'un an ·Hervé Lénervé