La fillette

- "Tu fais quoi?" Une fillette aux cheveux châtains et courts me regardait avec de grands yeux ronds, de la couleur d'un ciel d'été.

- "Bonjour jeune fille, et bien j'écris, tout simplement." Lui répondis-je en lui montrant mon stylo et mon carnet noirci d'encre.

- "T'écris à qui?" Questionna la gamine avec toute la simplicité et la naïveté de l'enfance.

Je la regardais, légèrement interloqué par sa question. Jusqu'à présent je ne m'étais pas demandé "à qui" j'écrivais. J'écrivais juste ce qui me venait, d'imaginaire ou non, sans me poser la question de "à qui?" ou "pour qui?" je le faisais. Mais cette question eu un écho étrange en moi, parce que finalement, il y avait bien une personne à qui je dédiais mes textes.

- "A une personne que j'aime." Finis-je par lui répondre, un sourire triste aux lèvres.

- "Et pourquoi tu lui écris? Tu peux pas lui dire au téléphone?" Elle s'était assise à côté de moi, sur le banc qui faisait face à la marre où les cygnes du parc se plaisaient à se prélasser.

- "Malheureusement, non...

- Liv ! Viens ici ! Arrête d'embêter le monsieur ! Allez dépêche toi, maman nous attend ! Et reste dans mon champs de vision cette fois s'il te plait !" Un homme d'une quarantaine d'années, des yeux clairs et bienveillants, un tatouage tribal visible sur le bras droit, rappelait sa fille avec de grands gestes.

- "Et ben j'espère qu'elle te lira alors !" Me jeta-t-elle par-dessus son épaule, alors qu'elle courait retrouver son père d'une démarche guillerette.

TTR.