La fleur a ses raisons que la Raison ignore

_aylden_r

Hanami.
J'aperçois le temps des cerisiers,
Les bourgeons se réveillent peu à peu d'un long sommeil,
Étirant doucement leurs petites pousses rosées,
Pour remettre tous leurs sens en éveil.
Le cerisier est en pleine floraison : Frêle beauté, absolue pureté,
Mais qui, pour je ne sais quelles sombres raisons,
Font que mon cœur en est attristé.
Est enfin arrivé le temps des cerisiers,
Et les délicates fleurs s'émerveillent,
Déployant doucement leur mine rosée,
Malgré la brume d'avril qui, parfois, cache le Soleil.
Soudain, du cerisier le souffle saisonnier dénude les dernières branches,
Et voyant ses ultimes fleurs se faner,
En remuant innocemment leurs hanches,
Le vieil arbre pousse un cri et se met à pleurer.

Ainsi, le temps des cerisiers s'est-il déjà écoulé :
Temps dont la magie nous suspend,
Temps dont la triste réalité nous reprend,
Mais ces pauvres pétales de ma mémoire semblent s'être déjà envolés.
Adieu, doux embruns...
Je retombe, moi aussi, dans ce même sommeil,
En espérant les retrouvailles de la veille...
Adieu, doux parfums...
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