La forêt

Louve

Les dix mots de campaspe (liste 9) : sueur -généralissime - porte-manteau- commentaire - falsification -curieux - gendarme - statuette - surfait - dominos.

L'homme était en SUEUR car il courait depuis une bonne heure déjà. C'était sa récréation, son poumon, après la journée harassante au bureau. Il pouvait ainsi évacuer tout ce brouhaha, cette promiscuité avec certains collègues qui l'agaçaient au plus haut point. Le "GENERALISSIME" , par exemple, ce petit chef à la réputation SURFAITE d'une parfaite maîtrise de son job qui devait ce surnom à son arrogance et parfois son dédain, envers ses subalternes. Il adorait, naturellement, donner des ordres. Un peu trop cependant, cela le grisait, c'était certain !

Le matin, dès qu'il accrochait sa veste au PORTE-MANTEAU, Franck soupirait en douce. En fait, il n'aimait guère ce travail ingrat de scribouillard, trop monotone à son goût. Des paperasses, encore des paperasses ! Il essayait également de faire abstraction de ce chef "GENDARME" mais les COMMENTAIRES désobligeants de ce dernier le faisaient souvent "bouillir".

Cet individu se penchait fréquemment sur son travail comme sur celui de ses collègues d'ailleurs. Craignait-il une FALSIFICATION des comptes de la société ? Non, il était seulement CURIEUX et surtout très tyrannique. Sur son bureau une hideuse STATUETTE trônait. Combien de fois, Franck n'avait-il pas été tenté de l'envoyer voler d'un malencontreux coup de coude, afin qu'elle se brise en mille morceaux, mais il n'en avait jamais eu le cran, craignant évidemment des représailles.

De plus le petit chef ne quittait guère sa place, il avait même le culot de jouer seul d'interminables parties de DOMINOS pendant que les employés "trimaient".

En cet instant pourtant, peu lui importait toutes ces tracasseries. Comme il se sentait bien au cœur de cette forêt qu'il aimait tant, il était chez lui. Quel calme, quelle sérénité...il s'y ressourçait pleinement...

Un claquement soudain, mais bref stoppa net ses joyeuses pensées...

                                          -_-_-_-_-

Le lendemain au bureau :

-Franck est en retard ? Déjà le petit chef jubilait en se frottant les mains. Tiens, tiens, c'est nouveau ça !!

                                                  -_-

L'aube s 'était doucement levée sur la ville et les rayons du soleil éclaboussaient à présent la forêt que l'on disait impénétrable. Au bord d'un sentier, un homme semblait dormir mais son corps avait pris une position bien étrange...

La matinée avançant, des chasseurs le retrouvèrent et constatèrent qu'une balle perdue avait atteint l'homme en plein cœur !

Dorénavant, Franck n'aurait plus jamais de soucis avec son "chefaillon", il appartenait désormais à cette nature qu'il aimait tant...

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