La Genèse d'un Rêve

luvian

Ô ma reine…

Ton corps repose dans ce funeste palais qu’est le lieu de ta naissance.

Le palais des rêves.

Terrassé par l’amour, ton cœur éclata. Tout comme ta jeunesse, éternelle…

Ton visage est figé par la souffrance. Si envoutant…malgré les affres de ton âme.

Je te contemple, toi qui es allongée dans ce lit de la mort, dernière demeure d’une fleur. Dans ce temple où règne l’immortalité, je garde l’espoir de te réveiller.

Tu me laisses seul, ombre dans les ténèbres, ombre dans la lumière, poussière dans le sanctuaire de notre ancienne passion.

Tu es si belle mon amour, drapée dans tes somptueux habits.

Je m’agenouille près de toi et passe mes doigts sur ton visage. Ta peau est si glacée…

Le froid de la mort. Et du châtiment.

Je prends une longue bouffée d’air.

Entends-tu mon cœur battre ?

L’entends-tu t’appeler ?

Je te désire. Je ne désire que toi.

Statue de pierre. Ange à jamais plongé dans la tourmente de l’amour.

Cela fait une éternité que je suis là.

Une éternité que je fomente dans mon âme la tentation de t’insuffler un nouveau souffle de vie.

Une éternité que je rejette avec effroi mes passions.

M’aimerais-tu encore ?

Je suis devenu un souvenir. Le souvenir de tant de siècles, figé dans une posture de repentir devant ma princesse immortelle.

Je regarde le temps s’écouler au rythme d’une rivière de sang, celui de mon cœur qui continue à battre de chagrin.

Il était une fois le palais des rêves.

Il était une fois des contrées oniriques où le bien et le mal s’entremêlent avec autant de charme.

Il était une fois une princesse immortelle.

Et un seigneur, qui après avoir erré dans l’éternité, la trouva pour ne plus jamais la quitter.

Je vais te raconter, mon âme sœur.

Mes rêves trouveront écho dans ton âme qui a choisi l’exil.

Ils te feront savoir quel est mon seul rêve aujourd’hui.

Celui qui me hante. Celui qui me sourit.

Je vais te raconter la chimère qui m’est apparue.
Au nom de l’amour éternel…en ton souvenir qui m’est blessure mortelle.

Ô mon amour…laisse-moi te conter la genèse d’un rêve,

L’Orkan…

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