La Gitana
lotus-duet
Cela fait maintenant cinq mois qu’il la lorgne à la dérobée depuis les interstices de ses rideaux poussiéreux..
Lui, le rustre quarantenaire, le capo de l’une des mafias chilienne les plus réputées de la région d’Antofagasta que personne n’ose balbutier le nom de peur d’être rajoutée à la liste noire.
Elle, cette bouleversante créature mal fagotée en temps normal qu’on ne croise que rarement un matin quand les rues fourmillent de monde et de regards indiscrets.
Les rumeurs qui n’épargnaient personnes prétendaient qu’elle
avait fui le foyer parental incestueux après avoir empoisonné son oncle et son
père dans un petit village argentin nommé « Cachi », ce à quoi « La Gitana » resta de marbre .Les ragots pareils ne l’atteignaient jamais.
A vrai dire, tout le monde redoutait son charme ensorcelant mêlé à son air hostile à travers ses grands yeux noirs légèrement bridés aux coins et retracés d’un Khôl qui accentuait leur attrait, laissant briller un regard insondable.Ses longs cheveux bruns ondulés en parfaite harmonie avec ses arabesques de courbes, ses lèvres pulpeuses rose taffetas, ses jolies pommettes saillantes,son impeccable fossette qui orne son menton pointu et sa démarche déhanchée qui faisait jouir plus d’un(e).
Ce matin-là, encore une fois, El Capo fumait sa pipe, adossé contre son fauteuil en face de sa fenêtre ,l’esprit fraichement tourmenté par les ébats passionnés( dont il ne se lassait jamais depuis plus de deux mois) qui viennent de s’exhiber devant tous ses sens quelques instants de là entre son fantasme fortement désiré et ..Natalia.
Natalia, Natalia, Natalia la veinarde.. Natalia , la mécène de renommée du musée d’arts de Santiago, l’inaccessible , la jalousement enviée pour le mariage du siècle avec le plus célèbre des promoteurs immobilier de la capitale,et pourtant insatisfaite de ce qu’elle décrit de « médiocre » en parlant de son union puisque ce n’était rien de plus qu’un mariage d’intérêts ..Cette femme connue pour son ton infailliblement imposant et pour son caractère fort et exigeant s’est estompée dans toute sa splendeur un soir d’été dans Le «Zeneto » , un bar situé au centre de la ville d’ Antofagasta .
Le temps d’un regard, d’un vertige, « La Gitana »exerça ,comme jamais personne n'a fait, sur cette trentenaire aux traits rigoureux,une exaltante magie qui émane d’une volupté fatidique qui s’exhalait de tout son corps, de sa voix sensuellement enrouée,de toute cette troublante jeune femme qu’elle était.
Natalia n’avait désormais d’yeux que pour elle, que pour cette parfaite inconnue enveloppée dans une courte robe moulante à franges , en rouge et noir , qui dessinait magnifiquement sa silhouette et sous laquelle l’on pouvait discerner une poitrine ferme, aux tétons qui pointaient fièrement ; Que pour l'égérie tant attendue de ses nouvelles passions..que pour la nouvelle star du bar : « La Gitana » .
Je vous en remercie !
· Il y a presque 12 ans ·lotus-duet
Je partage l'avis de de Frédéric, un très bon texte
· Il y a presque 12 ans ·marielesmots
Gitana! Gitana!...A se damner! Bon texte, bravo.
· Il y a presque 12 ans ·Frédéric Cogno