La gloire du père

-         S'il vous plait messieurs-dames, s'il vous plait !

Je demande une minute de votre attention.

En tant que père et le plus vieux des pères, bon, le plus riche aussi, mais ça, cela ne compte pas. C'est donc à moi, qu'il revient l'insigne honneur de faire le discours de mariage de ma fille adorée avec ce sémillant jeune homme dont le nom m'échappe. Ma tendre Cathy, Je te souhaite tout le...

-         Père, moi, c'est Micheline. Cathy, est déjà mariée, trois fois.

-         Tudieu ! J'aurais dit quatre ! Bon, enfin peu importe, on ne va pas chipoter pour des broutilles, donc Marie, Jeanne, Micheline ou autres, peu importe, je suis très fier et soulager de vous voir quitter le nid, le cocon, le gîte et le couvert, de voler de vos propres ailes en convolant vers de nouveaux horisons.

-         Mais Père, vous et mère, vous ne quittez pas le pays ?

-         Vous savez cela, vous, c'est pourtant un secret d'Etat confidentiellement privé.

-         J'ai vu le papier qui traînait négligemment dans la poubelle.

-         Celle de votre mère ou la mienne ?

-         Celle de mère.

-         Ça ne m'étonne pas ! Je lui ai dit, mille fois, qu'il fallait se méfier de l'autre peste d'espionne de Brigitte comme de la peste.

-         Micheline, père !

-         Ah oui ! C'est marrant ce prénom, je ne m'y fais pas, il ne me dit rien du tout. Mais vous êtes sûr, que vous êtes bien ma fille, au moins?

-         Sûr à cent pour cent, goutte à goutte, je suis votre fille!

-         Mais moi, vous êtes certaine, que je sois votre père, alors ?

-         Dans ce domaine, le doute subsiste toujours.

-         C'est vrai que vous n'avez rien de moi. Vous ressemblez plutôt au confesseur de votre mère avec lequel elle est toujours fourrée.

-         Vous avez de ces mots, vous !

-         C'est un lapsus révélateur. Dans ce cas, je vous déshérite Mireille, non, Michelle, non. C'est quoi votre prénom, déjà ?

-         Cathy !