Là-haut

Daniel Adams

De là-haut imagines

Alanguies dans la brume

La silhouette des collines

Aux hanches mauves et brunes

Se perdant à la cime

Des serpents de bitume

Telles nos vies qui cheminent

En routes d’amertumes

Quand le soleil décline

Quelques cheminées fument

Dans le village en ruine

Le temps qui se consume

Tout là-haut

Peu à peu je m’accoutume

A ma retraite clandestine

Tout là-haut

Des souvenirs l’écume

A la mélancolie m’incline

De là-haut on domine

D’est en ouest la plaine

La nuit tout s’illumine

Des lumières humaines

A perte de vue des vignes

Des oliviers des chênes

Campagne florentine

Paysages de Sienne

De grands cyprès s’alignent

Aux portes des domaines

Comme s’ils nous faisaient signes

Pour des fêtes prochaines

Tout là-haut

Peu à peu je m’accoutume

A ma retraite clandestine

Tout là-haut

Des souvenirs l’écume

A la mélancolie m’incline

De là-haut on ne devine

Du tumulte des hommes

Qu’une cloche orpheline

Au village qui sonne

Dans les forêts sanguines

Enflammées par l’automne

Une meute qui couine

Puis des fusils qui tonnent

Du sang sur les épines

Et de la mort l’arôme

La journée se termine

Sous une pluie monotone

Tout là-haut

Peu à peu je m’accoutume

A ma retraite clandestine

Tout là-haut

Des souvenirs l’écume

A la mélancolie m’incline

Signaler ce texte