La Houle le raconte

Ferdinand Legendre

Sous un fin tapis de cendres je recrache ce qui peut l'être, décision couperet, je passe la frontière le coffre chargé de corps inertes. Laissez-moi entrer, même avec ce que je traîne car là d'où je viens seules demeurent les ruines du crépuscule.



Et il fallait s'inciser, faire couler l'encre épaisse, un genou à terre, parer les coups, doubler l'écoute, ne pas crever, jamais, panser les doutes. Marcher sur des bouts de verre, trop ivre pour s'unir, dévier les souvenirs.

Il fallait riposter, battre la mesure en retour, frapper les cordes vives, encore, mesurer l'effort.

Essoufflé si respire, qui s'y risque le pire, à peine viennent s'enlacer nos contours, en tracés, tour à tour toute ta peau je parcours. Et chemins enlèvrés, écarts et sanctuaires, peines à peine entamées, ce que l'on se tolère. S'invitent entre nos bras, au drapé de ta bouche, des cheveux emmêlés, et l'écho de la douche. Qui vient mêler désir, étreinte, rémission feinte aux lacets frontières, à tes vêtements de nuits, vers qui vont mes prières.

Versets et fariboles, quand coulent tous ces contes, et ce que je murmure, et si tu veux l'entendre, si ma peau est fruit mûr, si ta main tu peux tendre, et si je te rassure, que nous faut-il apprendre?


La Houle le raconte.


Signaler ce texte