La louve du temps

akayuki-ookami

Nous marchions sans but, oubliés dans ce désert,

Cette forêt où coule désespérément l'air ;

Et il n'y avait là, hélas, pour nous veiller

Que de tristes hurlements brisés, endeuillés.

Oui, la tristesse est ici, tout près de la mort

Qui, restant tendrement bercée dans nos tords,

Viens en un grisement sinistre poindre en nos âmes

Comme si elle était soudainement la seule arme

D'une vie délaissée, trop longtemps oubliée

Et encore par les hommes lentement saccagée.

C'était par une nuit, voyez-vous, comme celle-ci.

Les arbres perçaient de leur cimes le ciel assombri,

Les oiseaux c'était tuent, étranglés par la lune,

Un macabre chemin fait de terre et de dune

Trônait entre les herbes, invisible aux prières.

Et c'est tout en haut, après les ruines du temps

Qu'aujourd'hui encore vous verrez en écoutant

Le murmure de ce corps longtemps ignoré

Qui hurle encore face à la voûte éveillée

Par les milliers de lueurs sur son ventre scellées.

Rien ne fut si triste et rien ne m'attrista tant

Dans tout ce que je vécu jusqu'à maintenant

Que ce cri sans espoir face à l'humanité,

Nous qui de sang froid avons si souvent tué,

Voyez et écoutez comme elle souffre la belle,

La belle prière de ces temps irréels

Cette magnifique enfant de la nature damnée

Qui au fond des bois oublie comment chasser

  • C'est tristement bien écrit ! On sent que c'est travaillé ! Il y a toute une histoire derrière et l'ambiance " ténébreuse " mène l'intrigue tout au long de la description. . .Le fait que tu interpelle tes lecteurs "voyez-vous" donne effectivement en plus un air frais à l'ensemble. . .Enfin, le titre est bien trouvée !

    · Il y a presque 11 ans ·
    Mains colombe 150

    psycose

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