La mare

Miroir préalpin

Où se mirent les sapins

Il est l'heure de l'éveil

Dans cet écrin de merveilles

Après de multiples caresses

De douceur et de chaleur

Les princes et les princesses

Vont goûter au bonheur

Après que la glace ait fondue

Que l'herbe s'ébroue telle une grue

Que l'hiver boive la tasse

Et les canards s'enlacent

Des trous à la dizaine

Voir, à la centaine

Surgissent tels des guerriers

Crapauds et grenouilles déterminés

Rois et Reines épousant

Le premier venu entre les pives

En un fracas d'émotions vives

Virevoltant et éblouissant

C'est à cet instant

Que l'amour épouse la mare

Dans le plus grand bazar

Au drugstore ardent

Plongeant ces déments dans un état de transe

Courrez, sautez vilains garnements

De vos étreintes, de votre outrecuidance

Naitront les prochains sacripants

Les cascades ne sont pas rares

L'audace dont ils se parent

Une cape leur permettant

Les actes les plus surprenants

L'amour est dans la mare

Les grenouilles sont habitées

D'une énergie rare

On les dit folles alliées

D'indécentes maitresses

Et d'intrépides amants

Alimentant sans complexe

Critiques des bienpensants

Ceux ayant peur de ces gobeuses de mouches

De ces aspirateurs à moustiques farouches

Ceux y voyant dans ces positions louches

Dans ces partouzes à la louche

Une audace sans gêne, certes naturelle

Dont naquit des légendes bien belles