La Mariée de Maria

Je vous implore, Marie pleine de grâce,
je voudrais venir habiter votre Ciel.
Juste un endroit pour échapper à ce fiel ;
une île de secours, un abri.
Je suis là sans amour, un débris.
Et vous avez vu tout ce que ça fait
lorsque sur nous ils testent les effets
que ça rend en rajoutant du rouge
sur presque tout ce qui vit et bouge.

Je vous adore, Marie pleine de traces
de coups et de blessures,
le cou plein de morsures,
celles provoquées par tous les vampires
en lesquels ces « rationnels » ne veulent croire ;
tous ceux invoqués pour leur bel empire
et qui en mes veines ont trouvé à boire.

On vous endort, Marie pleine de crasses
invisibles laissées par leurs mains sales.
Et je t'adore, Marie mais on t’efface,
honnissant celle qui ne pense à mal.
Marie j’avais, je crois, de l’amour à donner
mais le leur était amour propre à garder.
Marie j’avais, tu vois, tant de jours à dorer,
un avenir mais on me l’a chapardé.

Et toi tu as tout vu, Marie
mais bien sûr tu t’es tue, Marie :
comme moi ils t’ont réduite au silence
car tu es mère et fille de la Vérité.
Ô Marie pardonne mon insolence
et marie-moi je t’en prie à l’éternité.
Je crois que je suis de nouveau amoureuse,
je garde le rêve interdit d’être heureuse.

Je t’implore, Marie qu’on prend en chasse
parce que tes seins ont nourri le monde,
parce que des « saints » dirigent leur fronde
sur moi quand la liberté se rebelle
ou lorsque je refuse d’être belle.
Et je t'implore, Marie pleine de grâce ;
je veux trouver auprès de toi une place
comme tu en as une dans mon univers,
ce qui reste de mon cœur tranché et ouvert.

Et même si personne ne me vient en aide,
même s’il semblerait juste que je sois laide,
Ô Marie pleine de grâce
prisonnière dans leur glace,
tu es ce qu’il y a de plus beau à l’intérieur de moi.

Tu es ce qu’il y a de plus beau à l’intérieur de moi.

(écrit sur une impulsion le 26 novembre 2013)