La mémoire dans le bronze

rechab

C'est fait pour durer.
On a coulé la mémoire dans le bronze.
Elle est faite pour y rester.
Je ne parle pas du poids de l'objet,
sur son socle de pierre,
                       ni du regard absent
        qui s'élève bien au-delà des gens.
C'est le pouvoir, sa puissance
même,           qui défie les ans.
Les fientes des pigeons
ne pourraient pas le rendre ridicule,
il n'en a que faire....

La position est centrale,
comme il se doit
sur la place où le trafic s'écoule
ininterrompu, devant les bâtiments officiels.
C'est une partie de l'histoire,
            la statue de Staline,
qui pourrait afficher sa silhouette,
le bras levé.
C'est maintenant une statue brisée,
le fossile d'une histoire,
qui gît à nos pieds.

Mais qui sera le prochain
hissé sur le piédestal,
le regard absent,
le geste immobilisé dans le bronze
pour faire de nouveau
une ombre à l'avenir
et perpétuer le flux du pouvoir ,
celui que l'on veut à tout prix
renouveler dans le métal ,
>   et pour longtemps ?

Signaler ce texte