La Noyée
mamzelle-plume
Allongée, la rêveuse,
Voit sa peau trembler,
Soudainement fiévreuse,
Accusant la chaleur de l'été.
Pour seule,
Et unique fautive,
De sa présence furtive.
Flottante sur son linceul.
Sa chevelure en éventail,
Couleur corail,
L'englobe de lumière,
Eclaboussant sa longue crinière.
Esquisse miroitante,
Bercée par les flots.
Des larmes pour halo,
Tel une planche, indolente.
Son âme aquarelle,
Délave ses ailes,
Peignant les eaux,
S'incruste sous sa peau.
Gribouillage météore,
Dans ses nuits d'or.
D'une éternelle allégorie,
Elle incarne la Danseuse Pluie.
Le rossignol claironnant son chant,
Tragique et funeste,
Poursuivant son ode bouillonnant.
Ce qui l'annonce semble indigeste.
Pourtant nullement effrayée,
La petite cabotine,
Demeure mutine.
Sous ses mirettes effarées.
Le liquide opale,
Baignant son être frêle.
Enduit son corps.
Hermétique au bruit sonore,
La fébrile étoile,
Dans une valse pastel,
Sillonne sans voile,
Cet océan intemporel.
Fidèle nymphe aqueuse,
A la peau caramel.
Elle nage dans ce ciel,
Voguant au son d'une berceuse.
Ses pensées mélancoliques,
Vieux souvenirs, nostalgiques,
L'agrippent à la gorge.
Ses forces gambergent,
Tandis que la petite funambule,
Perd le contrôle de sa bulle.
Celle-ci soudainement vint imploser,
Parsemant de cristaux argentés,
Les eaux calmes.
Croissant, son vague à l'âme,
Emplit sa poitrine de dégout,
Son bain mute en ragout.
Nullement sereine,
Face à l'atmosphère boueuse,
La demoiselle doit dire adieu aux sirènes,
De nouveau piégée dans des eaux marécageuses.
Engluée jusqu'au cou,
Paralysée et dans l'incapacité de se mouvoir,
Elle accuse se traitre coup,
Cherchant en vain le moyen de ne pas perdre espoir.
L'ambiance est pesante,
Tandis que la mer croupissante,
Semble vouloir l'engloutir,
L'enserrer jusqu'à son dernier soupir.
Adieu sa peau laiteuse,
Là voilà devenir toute poreuse.
Le liquide suintant le long de son dos,
Lui incendie les os.
Des larmes adipeuses s'amoncellent,
Pernicieuses et cruelles,
Sa bouche se contracte,
Elle attend le dernier impacte.
Seule ses yeux demeurent visibles,
Son corps est illisible,
Sombrant dans les abymes,
Tel une étoile inaccessible.
La Petite comète glacée,
Rattrapée par le passé,
Voit son être se gélifier
Et dans un souffle ultime,
Le ciel se déchirant en un immense pressoir.
La petite cabotine,
Aspirée dans cet océan noir,
Rend son dernier soupir.
Joliment construit!
· Il y a plus de 8 ans ·Lauriane Malo
Très agréable, comme d'habitude. Ca manque un peu de kaamelott !:p
· Il y a plus de 10 ans ·alex-s
Haha, c'est pas fauuux :p Mais il faut bien être sérieux par moment mon cher !
· Il y a plus de 10 ans ·Bientôt ne t'en fais pas. Et merci pour le compliment !
mamzelle-plume
De beaux éclats par endroit, le tout semble inspiré, porté, et ça fonctionne plutôt bien du coup à la lecture. J'aime aussi pour le rapprochement que j'y fais, l'Ophélie de Rimbaud...
· Il y a plus de 10 ans ·(noté une mirco coquille : Voguant au son d'un berceuse./une)
hel
Merci pour ton commentaire sincère. L'Ophélie de Rimbaud, un poème à vous en couper le souffle, j'en suis bien loin, mais la légère comparaison y est agréable ;)
· Il y a plus de 10 ans ·Merci également pour cette coquille que je viens de corriger ! Au plaisir.
mamzelle-plume