La passante

shadowsofbetterdays

" Voyageur... Quand est-ce que ton regard rencontrera enfin le sien?

 Il n'y avait plus de parisiens à Paris. Juste des étrangers. Fini le temps des filles blanches, aux joues rosées, aux cheveux ensoleillés et aux yeux clairs... Fini le temps des jupes, des bérèts parisiens et des promenades à vélo. Plus d'artistes à Montmartre, plus d'adolescents dans les musées... Aujourd'hui, on prend le train, pas le vélo. Dans les métros, ça sent la pisse chaude, le vomi, le fromage moisi, la sueur, le linge sale, le souffle de milliers d'humains qui respirent ensemble, l'alcool. Ça sent mauvais... Tout le monde s'active.Certains trainent des valises encombrantes derrière eux. Ils ne savent pas toujours quoi en faire... La plupart du temps, elles sont au travers de la route et les passants,pris par leurs téléphones portables s'y prennent les pieds. D'autres trainent leurs chiens derrière eux. De petits caniches dégoûtants qui remuent la queue et qui ne savent que baver la langue pendante. Les gens marchent, courent presque. Quand il y a trop de monde, ils se donnent des coups de coudes dans les côtes, passent, sans s'excuser. Les hommes avancent à pas de géants, le manche d'une valise dans leurs poignes de fer. Les femmes se font les plus discrètes possibles. Elles marchent d'un pas pressées, pendues à leurs téléphones, parlant toutes seules avec un petit ami éloigné, à l'autre bout du fils. Accroupi sur le quai, un vieil  homme urine sur les rails du métro. Plus loin, une jeune femme pauvre- à juger par le trou enorme qu'il y a dans son manteau rapé- observe fixement la pancarte installée sur les voies. Perdue dans ses pensées, elle regarde sans voir les lettres fluorescentes danser sur les rails : " Ne pas descendre sur les voies. Dangers de mort. "  

Les musiciens qui venaient se donner en spectacle devant les passants, en espèrant recolter quelques pièces sont rentrés chez eux, remplacés par les SDFs, plus vieux, plus misérables, plus nombreux qu'avant. Assis sur les escaliers sales, le visage sombre, le teint cadavérique, le visage voilé, ils sont silencieux comme des ombres, rejetés par les Hommes, rejetés par Dieu, rejeté par la Mort. Le train entre en garre avec un bruit fracassant. Les portes s'ouvrent avec un soupire fracassant , les passagers descendent et montent avec un empressement fracassant, tandis qu'une voix mécanique répète en trois langues, pour la unième fois la journée  : "Attention à la marche en descendant du train. "  

Les passagers se pressent encore et toujours. Des gens montent. D'autres descendent. Personne ne se retourne. Les portes se ferment avec un bip retentissant comme la bouche d'un monstre mecanique. Dans le métro,les étudiants de lettre lisent des livres et toutes sortes de documents, les amoureux s'embrassent à pleine bouche, les " noirs" fusillent les " blancs" du regard, les etrangers s'encombrent avec leurs valises, les femmes parlent seules au teléphone, les chiens, assis sur les banquettes, près de leurs maîtres, se font carresser, lèchent la bouche et le visage de leurs propriétaires, ravis, les joueurs d'accordéons n'amassent pas de sous et rentrent chez eux en trainant leurs instruments de musique comme une jambe blessée, toutes sortes d'inscriptions sont gravées sur les portes et les murs métalliques  du métro... On peut lire: 

" Bienvenue au zoo", "DoMac", "J'kiffe ta mère.""Raymond was here", " On a faim!".  

La voix mécanique annonce le nom des garres où le métro s'arrête. " Raspail","Vavin", "Mairie de Montrouge" "Porte d'Orléans"  ou encore

"Strasbourg-Saint Denis" et "Montparnasse Bienvenue" ... 

Les portes s'ouvrent et se referment à chaque station avec ce même soupire assourdissant. Les sièges sont sales. Le soir, les métros sont bondés et les passagers sont debout,pendus comme des sacs de papiers au barres metalliques auxquelles ils s'accrochent. Ballotés comme des fétus de paille, ils s'inclinent tous ensemble à chaque arrêt, à chaque coup de frein. Tout le monde descend en même temps. Personne n'arrive à respirer. Les passants dévisagent les touristes, à croire qu'ils ont oublié. Oublié qu'eux aussi sont des etrangers. Parfois, un homme monte et l'odeur d'alcool emplit le train, grisante. Ettouffante. Une jeune femme habillée et maquillée en noir de la tête au pied jette des coups d'oeils discrets à ceux qui la lorgnent, un jeune homme mache un chewing-gum d'un air mauvais, l'air de dire: " conseil, eloigne-toi de moi... j'ai un couteau et je vais t'egorger... devant tous ces gens. " 

Personne ne sourit, personne ne parle. Chacun se noie dans ses soucis. 

Les gens prennent le train, quittent le train. Rien. Il fait affreusement chaud. Dehors il neige. Les couloirs sont mal éclairés mais il ne fait pas noir. Il y a des escaliers qui montent et qui descendent, des affiches de publicité affichées sur les murs. Les gens marchent comme un troupeau de moutons. Bousculée par les voyageurs, une jeune passante scrute les visages à la recherche de quelques traits familiers et chéris...

Elle fouille des yeux à la recherche de ton visage... 

  • Coucou, quelques fautes (si tu as le temps, je te conseille de modifier le texte avec le bouton éditer à droite, en bas de là où on peut mettre des images) et répétitions mais j'aime beaucoup ta façon d'écrire. C'est accrochant ! Bon courage pour la suite.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Buho hermoso

    elixir

  • Il y a quelques fautes et le texte fait à mon goût un peu cliché, cependant il reste très réaliste et surtout bien écrit.

    · Il y a presque 9 ans ·
    1152x864 flower pink rose book mood

    Aurélie

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