La perle

-       Tu vois l'amour que j'ai pour Toi, cette perle de nacre argentée qui monte au ciel, cette perle tu la tiens au creux de ta main, tu peux l'écraser, la brûler, l'incinérer…

 Tu peux la ridiculiser, la nier, la perle résiste, se cabre, la perle s'embrase, collier, diadème, flamme elle devient. Ouragan, tornade, typhon, elle secoue ta retenue, te pousse à serrer mon cœur de près. Cette perle magique brille comme mille étoiles au firmament, elle éclaire ton chemin, guide ton voilier parmi les brisants, te rassure les jours d'incertitude, te fait rire aux éclats, fait couler tes larmes d'homme qui s'en défend, t'ouvre aux sourires d'enfants. Sur des planètes inconnues elle te fait voyager, Fomalhaut, Bêta Pictoris s'offrent à toi, à 1500 années lumière la perle t'emporte loin des cœurs acérés des femmes de ton passé. Elle est pure cette perle, forte et fragile à la fois, respecte la.

-       Je n'en veux pas de ta perle, elle m'étouffe, me dérange, m'interpelle, je n'en veux pas de ta perle… Mon cœur est las… J'ai trop aimé sans résultat…

La perle scintille de mille éclats… Elle attendra… Depuis des millénaires elle navigue sur les vagues turquoises des cœurs fatigués.  Reflets ivoires, rosés lustreront ton cœur  depuis les mers froides du Japon… Bien sûr tu peux rechercher une autre perle, une perle noire, une perle bleue, une perle verte… Une perle de Chine, de Tahiti, une perle d'eau douce, tout est permis… Consommer sans retenue les perles qui s'offriront à Toi… Mais celle  que je suis crains la pollution, comme une huître elle mourra si tu la rejettes, si tu la maltraites… 

-       J'ai trop souffert, mon cœur s'est refermé, des cicatrices délétères brûlent en moi, les bleus de mon âme m'ont anesthésié… Je suis incapable d'aimer…

La ressens-tu cette perle magique au creux de ta main ? Elle palpite, elle frémit, elle t'habite, de feux lumineux ton cœur elle va parer. Les braises mourantes vont se ranimer, les démons de ton cœur s'envoler.  Fais lui confiance, par son amour elle te bercera. Aime la très fort pour oublier, pour refermer cette porte vermoulue, effacer tes craintes, gommer tes incertitudes, t'abandonner, te restaurer.

Je reste sans voix, cette perle nacrée est magicienne. J'ai douté de sa puissance, j'ai résisté, me suis rebellé.  Sur d'autres perles j'ai fantasmé. Froides et inertes au creux de ma main, muettes à mon cœur, elles sont restées. Volages, capricieuses, cruelles, éteintes, passez au loin. Perle argentée, dans mon cœur je veux te garder, te protéger, te  choyer. T'emporter à des années lumière, peindre pour Toi des « mots-velours », des mots bleutés, des «  mots-tendresse ». Danser sur la neige étincelante de nos nuits, froisser la soie de tes dentelles, caresser ton corps doré… Viens