La Petite Mort

stockholmsyndrom

J'écris sur ton minois


Sur tes courbes mutines


À l'encre de mes doigts


En prose volubile


Tout ton corps devient muse


Et ma langue s'exprime


Je peux lire sur tes lèvres


Glossées à la cyprine


Les promesses d'un monde


Qui soudain se dessine


Dans le creux de la nuit


À ta lune qui brille


Et j'en bois le silence


Jusqu'en devenir ivre


Je suis bateau d'Arthur


Glissant à la dérive


J'oublie sous tes longs cils


Les fleuves impassibles


Les lucioles dorées


Les illusions dociles


Je repense à dehors


J'n'en peux plus de languir


Je veux rentrer chez toi


Pour y voir les saphirs


De ton âme coquette


Scintiller en ton être


Je serai ton chasseur


Tu seras ma levrette


J'arroserai les fleurs 


De ta flore secrète 


Enivré des odeurs


Que ton bouquet sécrète


Doucement tu écartes


Les portes de l'Alhambra 


Tu es château de cartes


Et moi cheval de Troie


En guise de préambule 


Comme une ardeur exquise


Ta cavité qui brûle


Canicule sur Pise 


Étreins dans le terrain


Du détroit de tes reins


Quelques va mal habiles


Et quelques viens soudain


Ton bassin qui crépite 


Et tes seins vers les saints


Tu sens bien que m'habite


L'antre de ton essaim


Je darde à l'aveuglette 


Dans ta taille de guêpe 


Doucement se résignent


Tes plates bandelettes 


Je prends ça comme un signe


Un avis de tempête 


Quand ta pierre opaline


Fait trembler ta silhouette 


Tu gémis et je germe


Émergent les émules 


D'une inconscience brève


Terrassant les pendules


Il est là le vrai sens


De la vie c'est certain


Quand mon moi même en transe


Se meut blanc dans le tien


Je ne réponds de rien


Je répands du plaisir


Tu me le rends si bien


Que le bien se déchire


Et j'abats la violence


Que je gardais en moi


Tu n'es plus que pitence


Et tu sembles aimer ça


Te prend par les cheveux


Te surprend par derrière


Tu me cries que t'en veux


Jusqu'au fond des artères 


J'ai perdu la notion


Éperdu d'émotions


Plie sous l'excitation 


De ton aura lunaire


Je suis si dur ma belle


Que claque ton squelette 


Je voudrais que ça dure


Ce jusqu'à bel urètre 


Et sans arrêt je trompe


Que Claquent tes fallope


Englouti par le rhombe 


Calice philanthrope


C'est tout l'air qui nous manque


Toute l'eau sur nos corps


Épris dans la tourmente 


Qui déchire le décor


Et je me vois partir


Tu vas pas rester là 


Moi je veux pouvoir jouir


Des mêmes affres que toi


Car je daigne à mourir


Si tu es religieuse


Car tes beaux yeux ne mentent


Car ton appétit creuse


Et mon dos tu lacère


Et ma douve le sens


Pour que coule la sève 


Pour que coule le sang


C'en est trop, je résiste 


Mais le barrage craque 


Je sens venir le temps


Des blanches cataractes


Te supplie de venir


Pour que tremble la terre


Me supplie de tenir


Quelques secondes en l'air


Je peins sur les cloisons 


Du fond de ton vagin


Des instinctives fresques


De primitifs dessins


Mon cœur me roue de coups


Je me sens trépasser


M'égosille sur ton cou


Des relents d'AVC


Tu inspires et aspires 


Ce qu'il reste de Moi


Je me fige et expire


Sur tes cheveux de soie


Les lueurs dans tes yeux


Font flamber les reflets 


Du monotone monde


Où nous sommes enfermés


Tu m'embarques au-delà


Sur ton radeau déchu


Serais ce là le stix 


D'agonie dépourvu


Plus de crainte à avoir


Dans les abysses nus


Glissons sans se mouvoir


Entre champs de ciguë


Soufflons des traces hurlantes


De nos ipséités 


Avalons les secondes


Remplies d'éternité 


Ne revenons jamais


Que pour recommencer 


Faire de tes bas nylons


Portes de la perception 


J'entrevois nos reliques


Flottant dans le décor


Faire pâlir le tragique 


Dans un silence d'or


C'est la poudre magique


Sans dealer ni dolor 


C'est le seul vrai trésor 


C'est la petite mort.


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