La plage, 17 heures.
mathieub
Et soudain, le voilà seul sur la promenade qui borde la plage, le soleil est tout à fait couché à présent. Il fait quelques pas sur le sable, il y a encore du monde, des enfants qui crient, des badauds qui flânent en se serrant dans leurs blousons. Tiens, effectivement, une légère brise plutôt fraîche s'est levée (ou peut-être était-elle déjà là...) et d'un seul coup, un long frisson parcourt son dos. Malgré cela, impossible d'échapper à ses pensées, à ce qui vient de se passer. Il sent que son cerveau est en plein travail de gravage de la scène, des quelques minutes qui viennent de s'écouler, au plus profond de sa mémoire.
Se doutait-il en lui donnant ce rendez-vous improvisé qu'ils réagiraient de la sorte ? Se doutait-il que malgré les conditions particulières de cette rencontre, cette communion était écrite ?
Depuis combien de temps échangent-ils des mots ? L'écriture, les mots simplement les ont rapprochés, plus que rapprochés, liés! Les mots parfois si difficiles à choisir, certains si difficiles à prononcer, mais si agréables à écrire. Pas de limite à l'écriture, et de fil en aiguille, après un rendez-vous manqué quelques temps plus tôt, les voilà, tous les deux finalement sur cette plage.
Lui, elle et quelques centaines d'autres êtres humains, dont certains comptent ô combien !!
Quelques instants à peine pour s'apprivoiser et déjà leurs corps se touchent, maladroitement d'abord, puis enfin elle se blottit contre lui, aucune retenue, aucun faux-semblant, c'était écrit. Pourquoi élèveraient-ils entre leurs deux personnes des barrières sociales dont ils savent tous les deux qu'elles sont inutiles et simplement non avenues entre eux.
Malgré l'angoisse d'être vue par quelqu'un de son cercle, elle se détend peu à peu, profite et photographie le soleil qui se couche sur la mer. Ce coucher de soleil désormais est le leur. Mais déjà elle doit partir. Le soleil disparaît tout juste dans les flots lorsque leurs lèvres enfin se touchent. Ce baiser, ce premier baiser restera gravé à jamais dans leurs mémoires, accompagné de cette scène déjà béatifiée par leurs cœurs amoureux.
« Il ne faut pas que je me retourne. » Sur ces mots laconiques, elle file, elle retourne vers sa vie. Sans se retourner. Il la regarde faire trois pas puis se retourne aussi. Il sait que si son regard continue à la fixer ainsi, ses jambes suivront... Quelques pas, quelques instants sans but sur la plage pour laisser l'émotion s'estomper, retrouver son calme avant d'aller retrouver sa vie.
Mon Dieu que ces quelques minutes enfin avec elle sont passées vite ! leurs vies à tous les deux ont repris leur cours normal, avec juste un détail en plus. Oh, juste un petit détail additionnel, un détail de rien du tout : la certitude d'être aimé et d'aimer en retour d'un amour exceptionnel.
Les mots seront toujours leurs amis, et quoi qu'il arrive à présent, ils sont liés. Moins par ce baiser, que par ce qu'il représente, ce qu'il a scellé, ce qu'il a laissé s'exprimer.
Parce qu'en fin de compte, qui sait?...
Que ce texte est magnifique, il est simple délicat harmonieux une bouffée de vent léger souffle sur ta plume merci infiniment pour ce partage
· Il y a environ 10 ans ·lafeeclochette743887
Merci Clochette, de ta fidélité et de la gentillesse de tes commentaires.
· Il y a environ 10 ans ·mathieub
Qui sait...
· Il y a environ 10 ans ·sophiea