La planète Mechanis

dustman

Baltazar part en visite dans l'espace accompagné du professeur Bublobus et de son sandwich au poulet.

Les aventures de Baltazar commencèrent un mardi. Il s'en souvenait parfaitement parce que c'était le jour du sandwich au poulet.


Le garçon avait travaillé consciencieusement ce jour-là. Il avait été sage à l'école puis sa mère l'avait ramené à la maison. Ensuite tout était devenu bizarre.


Alors qu'il préparait son goûter, il entendit du bruit dehors. Un vaisseau spatial flottait silencieusement au-dessus de la maison des voisins. Curieux, il se leva afin de contempler l'étrange structure. L'astronef de métal reflétait la lumière en un kaléidoscope coloré.


Un fin ruban d'aluminium se déplia jusqu'au jardin. D'une porte cachée, un animal étrange déambula jusqu'au sol. Quelle étrange créature, se dit-il. Derechef, il abandonna ses devoirs pour faire connaissance.


- Bonjour, mon enfant. Je me nomme professeur Bublobus. Peux-tu me dire où je me trouve ?

- Oui monsieur, vous êtes chez moi.

- Chez toi, mais comment t'appelles-tu ?

- Je m'appelle Baltazar.

- Bien alors, mon enfant, dis-moi le nom de cette planète.

- La Terre.


L'être à l'allure simiesque effectua une danse en roulant des yeux et en se grattant le sommet du crâne.


- Excuse-moi de te demander cela, mais voudrais-tu bien me servir de guide ?

- Bien sûr monsieur. Laissez-moi prendre mon gouter.


Le garçon récupéra son sandwich dans la cuisine. À son retour, le professeur l'attendait toujours. Ils embarquèrent dans le vaisseau qui décolla aussitôt. L'enfant s'assit dans un fauteuil moelleux près du cockpit pour observer l'espace.

Le vaisseau esquiva une comète et une étoile puis vint s'approcher tout près d'un astre étrange à la couleur marron foncé.

Le vaisseau trembla de tous ses boulons en pénétrant l'atmosphère. Il se posa avec délicatesse à la surface de la planète. Dehors, il découvrit un sol ouvragé fait de métal rouillé où se promenaient des machines dans un ballet incessant.


Bien vite un robot aux reflets d'argent accueillit les visiteurs. Il les mena au chef suprême, le grand Mutatronaute. Il était titanesque avec des jointures rutilantes flambant neuves.


- Unités vivantes !

- Présents, Votre Majesté.

- Notre peuple nécessite vos lumières, professeur. Un être vivant nous a été légué par nos créateurs. Seulement, nous ne pouvons le maintenir en bon état. Vos connaissances nous paraissent vitales.

- Nous ferons de notre mieux Votre Majesté.


Les robots les menèrent à une forme chétive sur un lit dans une pièce minuscule. Serait-ce un enfant ? Sa maigreur semblait telle que l'on voyait presque à travers lui. Le singe virevolta autour de l'être, fit quelques pirouettes puis se gratta pensivement le crâne. Aucune solution ne se profilait dans son cerveau.


Le garçon s'approcha doucement. Une fillette leva des yeux exténués vers lui. Un éclair de génie illumina sa petite tête. Il sortit son sandwich au poulet et le tendit à la petite fille. Celle-ci le dévora en deux bouchées sonores. Satisfaite, elle émit un gros rot.


Pour fêter la réussite des deux voyageurs, le grand Mutatronaute organisa une fête mémorable. Des robots dansaient et chantaient en portant Baltazar bien haut. Des serpentins volaient en tous sens.

Le professeur finit par ramener le petit garçon chez lui. Il le quitta après l'avoir chaudement remercié.


Quelques minutes après son retour, sa mère lui demanda s'il avait apprécié son sandwich au poulet. Baltazar lui sourit en pensant à la petite fille qu'il avait sauvée.

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