La plus belle preuve d'amour...

le-maitre-de-la-mort

Je m'appelle Pauline, lui c'était Kilian.

Je l'ai toujours connu pieds nus. J'avoue que la première fois je suis allée le voire juste pour ça.

Et oui j'étais bourrée si vous vous posiez la question.  C'était le week-end d'intégration, je suis toute excusée.

Mais très vite je compris qu'il passait sa vie pied nus. Même quand il pleuvait ou neigait, ou que le soleil avait surchauffer le bitume, il se baladais sans chaussure. On lui demandait pourquoi il fessait ça, il répondait simplement qu'il se sentait plus à l'aise.

Bien sûr ça lui a causé beaucoup d'ennui, plusieurs profs le refusait en cours pour ce motif. Mais inlassablement il se représentait toujours dans la même tenue. Exaspéré, chacun de nos instructeurs céda, sauf celui de maths qui le renvoya du cours à vie. Après une convocation chez notre directrice d'étude, cette dernière obligea le professeur récalcitrant à réintégrer l'élève. Riant aux éclats à l'annonce de la nouvelle, j'essayais de lui tirer les vers du nez pour qu'il me dise ce qu'il avait baratiné à notre directrice :

- La vérité pure et simple, me dit-il simplement, étonner de ma question.

L'année scolaire passait paisiblement, cette habitude n'étonnait plus personnes.

Etant très fêtard tous les deux, on se rapprocha vite. On enchainait les soirées, les conneries, les fous rires. Bref, tous doucement je tombais amoureuse de lui.

Pourtant, alors que nos amis collectionner les aventures, lui ne cherchait pas à coucher avec des filles quand on sortait, malgré les quelques créatures qu'y se rapprochait de lui.

Je lui demandai un jour pourquoi il ne se laissait pas tenter, il m'avoua qu'il n'avait eu que deux relations et que sa dernière relation l'avait beaucoup fait souffrir. Le fait qu'il se livre à moi de cette manière me laissai espérer une éventuelle relation.

Je me promis qu'à la prochaine soirée, je tenterais ma chance. Qui sait, avec l'alcool …

Alors qu'on en parlait justement avec d'autre amis, l'un d'eux nous annonça :

- D'ailleurs on sera un de moins cette soirée, Kilian fait sa petite bite.

Apprenant que c'était mon beau prince ne venait pas, je lui demandai le motif de cette soudaine absence, mais il évita le sujet. Il semblait mal à l'aise, pourtant la soirée serais pas si différentes que les autres, alors qu'est-ce qu'y clochait ? La date ?

Je ne comprenais pas sa réaction, je voulais pas rester comme une conne alors que mes sentiments me poignardaient depuis plusieurs jours à chaque fois que je le voyais. La soirée s'approchant, il ne me restée que quelques heures pour échafauder un plan pour le ramener auprès de moi, faire de ses bras mon nid.

Je décidais d'être la plus belle ce soir, me maquillant avec précaution, choisissant ma tenue avec soins. Mon reflet me renvoyait l'image d'une femme fatal, sexy, irrésistible. Connaissant son adresse, pour avoir fait de nombreuse avant soirée, je me rendis à son petit appartement étudiant. Cachant le judas de mon pouce, je toquai trois coups. Après des bruits de mouvement derrière la porte, elle s‘ouvrit pour laisser voir un spectacle horrifiant.

Les yeux rouges et gonflé, les joues humides, une forte odeur d'alcool, habiller d'un vieux jeans déchirer et d'un t-shirt blanc passablement imbibé d'alcool, jamais je l'aurais reconnu si j'étais sûr qu'il ne s'agissait pas de chez lui.

- Je t'ai dit que je ne viendrais pas, dit-il d'une voie pâteuse en essayant de refermer la porte.

- Non attend, l'interpellais-je en bloquant le battant, qu'est ce qui se passe.

Après m'avoir observé pendant de longue, de très longues minutes, il me fit signe de rentrer. Sur la table, une bouteille de vodka était finie et celle de whisky était bien entamée.

- Le problème quand tu es habitué à l'alcool, c'est que tu dois boire plus pour être rond.

Il avait essayé d'avoir une voix assurée, mais ça n'avait pas marcher. Je m'assis sur son lit, vite rejoint par Kilian. Essayant d'éloigner la bouteille discrètement, je fus distraite par un bruit inhabituel. Des bruits de pas lourd, il avait chaussé de vieilles baskets sur ses pieds habituellement nus.

- Pourquoi tu as des chaussures aujourd'hui, demandais-je d'une petite voie.

Avec un rire dément, il plongea son regard dans le vide, perdus dans ses pensées.

- On ne dirait pas comme ça, mais c'est confortable ces merdes.

Il finit son verre en un trait et chercha un instant la bouteille des yeux. Devant mon regard pesant, il se redressa, prit la bouteille et commença ces explications :

- Il y a quelques années, je suis partie en week-end avec des amis et ma petite amie de l'époque, elle s'appelait Alice. On passait notre temps à faire les cons ensemble. On était tous les deux indifférents des regards des autres. Quand on marcher dans la rue, elle me sautait sur le dos et je me mettais a courir au milieu de la route en criant qu'un monstre m'attaqué. Je l'entendais rire près de mon oreille, ces cheveux devant mon visage. C'était si …parfait.

Après une goulée, il murmura :

- On était libre, heureux, amoureux. On était toujours pieds nus parce qu'on aimait voire les grands-mères bourgeoises nous pointais du doigt d'un air interdit. Ça nous fessait tellement rire que nos chaussures restèrent au placard un bon moment.

Il but au goulot une nouvelle lapé d'alcool. J'attendais sans le brusquée, il était comme une flamme, si je soufflais trop fort, il ne parlerait plus. Après avoir repris du courage, il reprit son histoire :

- Quelques mois après ce week-end magique, ou on c'était dit je t'aime pour la première fois, je l'ai rejoint chez elle pour passer la soirée avec elle. Quand elle ouvrit la porte, elle avait les larmes aux yeux et me dit qu'elle devait me parler. On s'est assis sur le canapé et elle a commencé à me dire qu'elle ne m'aimait plus, qu'elle voulait me quitter. Elle pleurait, moi j'étais un peu sous le choc, je ne comprenais son choix. Elle s'embrouiller dans ses mots, n'osant pas me regardée dans les yeux. Alors je l'ai giflée…

- Quoi, m'exclamais-je plus fort que je le voulais, pourquoi tu as fait ça ?

- Elle me mentais, elle me cachait quelque chose, je lui ai demandé de me dire la vérité.

Une autre gorgée d'alcool. La gorge nouée, les larmes aux yeux, je lui pris les mains pour montrer mon soutient, aucuns mots ne me venait pour décrire tous ce que je voulais lui dire.

- Elle était malade, murmura-t-il, on lui avait diagnostiquer une leucémie.

Mes larmes coulèrent toutes seules sur mes joues, mes mains tremblèrent, lui finit la bouteille et alla en chercher une autre. Une vraie amie aurait enlevé la bouteille, mais moi je bus avec lui :

- Sa maladie avait été diagnostiquer très tard, elle ne voulait pas me faire subir les hôpitaux. Alors elle c'était dit que si je la détestais, je l'oublierais. Mais c'était hors de question que je l'abandonne. Je suis restée avec elle, allant la voir tous les jours chez elle, l'accompagnant à l'hôpital. Deux mois après son annonce, les médecins l'obligèrent de restée à l'hôpital à temps pleins. Ça la dévastée. On allait se promener parfois dans le parc ou dans les couloirs avec son fauteuil, mais elle avait perdu sa joie de vivre. Je ne les plus entendu rire pendant des mois.

Un pâle sourire jaune aux lèvres à l'évocation de ses souvenirs, son regard était perdu dans le vague :

- Elle pleurait tous les jours, honteuse de sa situation. Je me suis alors donnée pour mission de lui redonnais son magnifique sourire. La seule chose que je trouvais était de faire le con avec elle. Je faisais la course avec elle en fauteuil roulant, la rejoignant la nuit pour faire l'amour follement, j'ai même signé une décharge de sortie pour l'amener en voyage surprise à Bali, pays qu'elle idolâtrait. J'ai dépensé le peu d'argent que j'avais pour transformer sa vie en rêve, toute mon énergie pour l'habiller d'un sourire, mais tous les soirs, quand les médicaments l'endormaient, je pleurais de la perdre si vite, mais au matin, je rayonnais pour l'aider une journée de plus.

Il se réhydrata le gossier et me passa la bouteille. Mes mains tremblaient quand je pris le flacon.

- Quand on est rentré, on est allé faire son check up. Le médecin nous annonça une grave nouvelle. Les médicaments l'avaient rendu stérile. Bien que l'idée d'avoir un bébé ne nous avait pas effleurer l'esprit, ça lui avait fait mal. Très mal. Elle avait perdu la possibilité de mettre au monde un nouvel être vivant.

Je le pris par les épaules, il plongea son visage dans ses mains, ne pouvant retenir ses sanglots plus longtemps. Je le réconfortai comme je pouvais pendant de longues minutes.

- Il y a deux ans jour pour jour, elle a rejoint les étoiles devant moi. Elle m'a donné son dernier souffle, son dernier regard.

Après une seconde de silence.

- Son dernier je t'aime.

Il s'écroula littéralement, terrassais par la tristesse. Jamais je l'avais vu comme ça et ça me déchirait. Je compris que jamais il ne pourrait m'aimer, parce qu'il avait connu l'amour, le vrai, l'unique.

 

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