La prison aux fleurs bleues

Jean François Joubert


Du premier au dernier de mes pas, resteras
Tu ? La prison de ma raison en dérive,
Mon hôte, mes chaînes, ma foi. Celle qui brise
L'envol, loin des murs, où l'on ne se blesse pas !
Du premier au dernier de mes mots, restera
Tu ? Une souffrance tamise mise à nue,
Dans les rues étroites de mes pensées amer.
Un délire d'absence non comprise, vu
De l'autre côté, l'autre côté de la mer !
Au dernier de mes souffles, libre de rire,
Tu croiseras mon regard noir de bleu, et
Légère, dans l'ombre de tout mes plaisirs. Et
Derrière les souvenirs de lointains soupirs,
L'image de ton corps flottera au-dessus
Des murs de ma raison. Une douce vague or
Porte de mon âme, voile entraperçu,
Traverse les nuages endormis. Dehors,
Reste mes derniers cris, ternis, polis, sage
Face à l'absence du petit coquillage,
Ce symbole de désir, éclat de mes pêchés
D'orgueil, né de ce rêve d'ailleurs, d'une idée.
D'un champ de fleurs bleu, pour nous et notre émoi
Que nos pensées s'envolent, loin de cette loi,
Où les amours flous, n'ont pas ce droit d'ivresse
L'idée qu'un sentiment, ne ment pas de vieillesse
Du premier au dernier de mes sourires, reste
Le ricochet de mes plus belles pensées, reste
Ce coquillage trouvé, loin, sur une plage
Pas ce doute égaré d'une mémoire cage.

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