La queue et le moulin

peterpanpan

Ma queue tremble. L'image de ma queue s'impose. Une queue courte et plate, caduque. Une queue au bord de l'impuissance. Une queue de prêtre, de moine, de fondateur de colonies. Une queue d'Empereur. 

Une queue comme ça donne des idées d'Eternel, d'Ideal, de Beau, de Pur. Elle abolit la chair, et donne des ailes et du crédit au Génie.

C'est la queue des anciens moulins qui foulent l'eau tranquille des rives almes. Queue qui fait songer à d'antiques et bucoliques paysages. Une queue de blés d'or, de ciels chargés de troubles tenus.

Je ratatine mon plaisir et mon idéal en serrant bien la main. Paume, cuir d'accueil, parchemin où s'imprime mes grains de fordyce.

L'image de ma bite s'efface. Je ne vois plus rien. L'écrit ralentit le rythme de ses pales. Que moudre ? Peut-être ce sexe infime ou infirme, pour en faire un gri-gri chinois. 

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