La Rose !

La Rose !

Ce matin, sous l'énergie douce d'une goutte de rosée,

D'un bouton vert pale, naquit un bout de pétale.

Dévoilant une couleur somme toute un peu osée,

La belle plante par le jardinier amoureusement taillée,

Dépliât enfin, une gambette, préparant de sa beauté l'étal.

Le striptease à peine commencé, l'actrice s'emballe,

Le spectateur n'ayant de cesse de la contempler.

Au delà de ses épines, prétentions à deux balles,

De soins attentifs et attentionnés, elle est maintenant protégée.

Prête pour le spectacle définitif, l'ultime bacchanale.

Dans un feu d'artifesses si savamment dosé, elle se laisse haler,

Sous le soleil de juin, elle dévoile impudique son joufflue.

Même si l'œil est affuté, seule une abeille osera la darder !

Le jardinier jaloux, en est d'ailleurs tout décousu ...

Il y laissera sans conteste, chaussures et tablier.

Le soir même, la chose fut consommée et les outils déjà rangés.

Dame rose, toute secouée, en perdit même son plumage,

Garde robe allongée sur la pelouse tondue, toute étalée,

De cette orgie toute retournée, et charmée du passage,

Elle fit pointer un fruit verticalement tendu, témoin désemparé !

Des fleurs, la rose est sans aucun doute la plus féminine,

De charmes en convoitises, et de couleurs multipliées,

Elle fait oublier aux hommes de main, ses redoutables épines.

Laissant la tâche à Eole, qui dans le moment, a gracieusement distribué,

Les effluves et les parfums, la beauté de ses fragrances divines.

Doucement porté par de l'air, un pétale se pose délicatement à terre,

Frottée tendrement par le temps passé, rosée fardée de pleurs.

Une rose a simplement vécu, un milliard d'instants de lumières,

Une feuille lovée, a donné à la vie, la splendeur d'une fleure,

La rose a donné à ce mois culminant, la mesure de l'éphémère.