La sérénité, c'est toujours ça!

Christophe Hulé

Contrairement au « bonheur », de petites étincelles sans lendemain, qui nous grillent à petit feu, la sérénité c'est toujours ça, et puis on a un peu la main.

Même si cela n'empêche pas de ressentir un vide, la douleur en moins.

Choisir entre l'ennui ou l'angoisse.

Réprimer toute velléité de révolte, qui ne peut que nous frustrer davantage, avec pour retour de flamme une oppression plus grande.

Calculer ses chances de gagner la partie, se faire aux compromis sans compromissions, se taire pour son bien mais sans hypocrisie ou non assistance à autrui en danger, dans la mesure de ses pouvoirs.

Se révolter pour une rien, c'est comme « Pierre et le loup », il faut savoir trier les priorités ou accepter ce que l'on ne pourra changer hélas !

Une monotonie certaine, comme cette horloge infernale que chantait si bien le grand Jacques.

Le silence n'est-il pas une forme de chaos ?

L'horloge nous rappelle ad nauseum la seule certitude qui vaille : le temps passe inexorablement.

Que le sablier soit gros ou petit, on ne peut le savoir, le sable s'écoule et on ne peut y faire grand-chose.

C'est le secret de nos ancêtres, vivre au gré des saisons, faire son devoir sans demander la lune, espérer revoir le plus d'hivers possible.

Les temps étaient durs, mais on se contentait de peu et les fêtes étaient belles.

Les vieux n'étaient pas mis au rebut, les jeunes avaient des repères.

Bientôt on pourra guérir de tout, mais le marché des anti-dépresseurs n'a jamais été aussi prospère.

La routine rassure, ce n'est pas Byzance, mais des balises qu'on a posées soi-même, que ce ne soit ni un leurre ni un pis-aller, plutôt une boussole tranquille.

On ne pourra échapper aux tempêtes, aux naufrages que nous promet la vie.

En attendant, on peut planifier les petites choses du quotidien, continuer à penser mais sans se détruire.

Varier les tâches au boulot, à défaut de varier les plaisirs, ceci pour éviter de regarder l'horloge.

Chez soi, ne se forcer en rien, bien sûr c'est plus facile quand on est seul.

« Chez soi » est un sanctuaire, une fois la porte fermée, on se dirige vers la terrasse, ou le fauteuil quand le temps est gris.

La musique qu'on aime et un gros bouquin bien compliqué pour retrouver le temps de ses chères études.

Une fois passés les examens, il ne reste que les bons souvenirs, et la joie d'approfondir ce qui nous plaît vraiment.

Sans programme imposé, la connaissance, même désordonnée et maladroite dans la méthode, même si l'on oublie la moitié ou le tout, vaut bien toutes les drogues à la Netflix, pour ne donner qu'un exemple.

Pendant de longues décennies, il y a eu le clan, la famille, c'est une boussole qui s'enraie un jour ou l'autre, comme tout le reste d'ailleurs.

On se retrouve de plus en plus éloignés les uns les autres, au sens propre ou figuré.

Tant que les parents sont là, on essaie peu ou prou de rallumer la flamme, surtout pour leur rendre hommage pour être honnête.

Ne plus s'impliquer à perte, se ménager le plus possible, à mesure que le temps passe, quand on ne peut plus porter les charges lourdes, on laisse les jeunes s'en charger.

On a appris, souvent dans la douleur, à se construire son petit paradis, qui ne doit pas être une carapace ou une forteresse cependant.

Mes neveux et nièces vivent le point où l'on construit sa propre famille et la sécurité professionnelle.

Pardon d'enfoncer des portes ouvertes sur ce point, mais tout le monde s'accorde pour dire que ce n'est pas plus facile qu'autrefois, pour employer un euphémisme.

Les couples qui durent sont devenus l'exception à la règle, quant au droit à tous d'avoir un travail, est-il besoin de développer ?

Tout ça pour dire qu'être vieux c'est pas mal non plus.

Tous les obstacles ont été surmontés, avec plus ou moins de succès, le seuil de tolérance et d'adaptation dépend du caractère.

Le mien m'a desservi, et je dois bien reconnaître que la vie a été une épreuve.

Étant encore en activité, et ce pour quelques années encore, je sais que je ne suis pas à l'abri d'autres surprises désagréables.

Je sais aussi que m'attendent les problèmes de santé, et sur ce point comme sur beaucoup d'autres, c'est la loterie.

On pense à tort que le temps du repos viendra.

Le seul repos hélas ...




  • Bonjour, pourquoi n'y a-t-il plus d'image avec les textes ?

    · Il y a environ 2 ans ·
    J

    jenna

    • Hélas, cela me désole, j'ai écrit à WLW à ce sujet et j'ai reçu une réponse de robot.
      Je crois que nous sommes seuls dans cet univers!

      · Il y a environ 2 ans ·
      Lwlavatar

      Christophe Hulé

  • Il ne faut jamais oublier que le présent est le plus important c'est pour cela qu'il faut le préparer pour avoir de bons souvenirs !

    · Il y a environ 2 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

    • C'est pas faux, les souvenirs réchauffent un peu mais ...

      · Il y a environ 2 ans ·
      Lwlavatar

      Christophe Hulé

  • Il ne faut jamais oublier que le présent est le plus important c'est pour cela qu'il faut le préparer pour avoir de bons souvenirs !

    · Il y a environ 2 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

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