La simple vie
clouds6
Je me sens dépouillée. De tout je suis vidée. C'est un refrain que chacun connaît bien, pourtant. On pourrait croire qu'on s'y habitue, à force, mais non ! Eh. Encore un peu plus de vide, plus de tendresse qui repart vers d'autres lieux. D'autres corps ! En tout cas, plus le mien. Partout où tes mains sont passées elles ont laissé leurs traces. Elles laissent maintenant des creux, des gouffres d'amour que je ne saurais remplir. Des douleurs que je ne sais panser. Ça fait mal comme un coup de poing dans la tronche. Comme le petit doigt de pied dans un coin de mur ! Tu sais, la douleur con, qui fait mal, qu'on aurait sûrement pu éviter en faisant un peu attention. "Prends garde, prends garde ! Regarde donc où tu mets les pieds".
C'est fou de donner autant de soi même pour si peu, au final. Et je sais qu'il y en aura d'autres... la vie continue... Je vous entends, tous ! Il y en aura d'autres. D'autres hommes. D'autres bras. Mais plus jamais ta chaleur. Plus jamais ta voix, ton odeur, la douceur de tes lèvres. Je ne sais plus comment vivre, après ces epreuves surmontées ensemble. Sûrement les mêmes qui nous ont séparées. Tout a été très vite, hein ? C'est cela qui t'a effrayé ? Dis-moi. Mais dis-moi surtout ce que je rêve d'entendre. Ces belles paroles qui sonnaient parfaites au sortir de ta bouche. Ta voix grave, sensuelle, rieuse. Elle disait tant. Même tes silences en disaient long.
Comment combler ce vide ? Comme un cratère qui s'est creusé sur mon corps. Tu as lâché une véritable bombe sur mon être. Peut-être me reste-t'il la peau, bien maigre artifice pour cacher le néant. Seulement, en dessous, regarde ! En dessous il n'y a plus rien. Chacun de tes gestes a creusé tour à tour, à coup d'amour, à coup d'"je t'aime", des sillons infinis et sans fond. On pourrait s'y perdre. D'ailleurs à force de les contempler je ne sais plus où est la vérité. Ni quel chemin reprendre. Comment supporter ton absence ? Cette terrifiante sentence qui condamne aussi tristement un pendu au Poteau. Celle-là même qui me conduit à l'errance. Conduit mes pensées vers toi mais elles se confrontent à un mur de pierre, de plomb, haut de six mètres ! Multiplier par cent. Mille. Par la force de mon amour. Ma mémoire ne s'efface pas. Ton visage serpente, furtif, vicieux, se faufile dans les méandres de mon esprit.
Et si... Et si ! Si seulement les choses pouvaient changer. S'apaiser. S'alléger. Si seulement tu pouvais être encore là. Comme toutes ces personnes qui sont parties. Le sachant, j'aurais pensé que cela te liait d'une certaine manière à moi. Une obligation implicite à rester à mes côtés. Contrairement à ceux contraints de fuir.
Il y a tout un monde à réapprendre. À apprivoiser. À découvrir, aussi. Après avoir combler les trous de mon corps. Les creux de mon coeur. Je te garderai au chaud dans ma mémoire et quelque part d'autre, dans un endroit secret dont j'ignore moi-même l'existence. Je m'en rendrais compte en temps et en heure lorsqu'à ta vue ou à l'évocation de ton nom un torrent se déclenchera. Peut-être qu'à force j'apprendrai à ne pas me laisser submerger. J'apprendrai à nager.
Un texte émouvant, une sensibilité à fleur de peau ! Douleur de l'amour enfui ! Oui, c'est la vie.
· Il y a environ 8 ans ·Bravo à vous !
Louve
Merci beaucoup ! Douleur singulière, ça passe, et ça repasse...
· Il y a environ 8 ans ·clouds6