La sœur henné et ses cadettes auburn.

suzan-comfort

La sœur henné et ses cadettes auburn.

Trois jeunes paysannes, fières de leurs potirons,

Fratrie d’une belle auburn et de deux rousses thons,

Ne pensait qu’à une chose, s’activer sur le manche.

Et toujours, tronc binant, ne voyaient le dimanche.

A voir les ans coulés, là, dans l’aride plaine,

Comme Lucie s’affaisse, sa sœur jumelle l’y mène.

Irritées d’un milieu mais de l’autre attirées,

C’est une percaline, qu’elles voulaient s’enfiler.

L’aînée, paniquée, comme ses sœurs à vingt ans,

Sentant la maraîchère et leur fuite en avant,

S’enquit d’un vert galant pour gruger ses cadettes,

Traquant cet oiseau rare comme d’autres laquais quêtent.

Pour laisser Lucie faire et que les trois consentent,

Qu’aucunes un jour ne sussent que le diable, aux lots, mente.

Elle lui coupa la langue, le corrompant d’écus.

Et les vierges alléchées ne virent le dépourvue.

Moralité : qui ne dit mot consentira… ?

Même s’il vaut mieux encore donner sa langue au chat !

Et si les deux auburn ne vécurent une vie d’ange,

L’henné finit au trou consommant des oranges.

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