La tête de cul.

- C'est pas une tête que t'as ! C'est un cul ! Tu vois l'image ? Elle passe la 4G chez toi ?

Voilà, Betty venait d'insulter François qui depuis quinze jours lui tournait autour en ne cessant de lui répéter qu'elle était aussi belle dans un transat sur les plages de Rimini que dans une Matra-Simca Bagheera, fenêtres et cheveux longs ouverts sur la Croisette.

Betty et François Maraîcher s'étaient rencontrés sur les fraises d'un étal à Menton. Betty ne savait lesquelles choisir tant leurs parfums semblaient si développés et leurs chairs si pulpeuses...

- Si j'étais vous et si je peux me permettre, je prendrais la Ciflorette: sa couleur rouge orangée n'est pas très attirante au premier abord, mais elle cache une chair tendre et juteuse en bouche...

- Vous croyez ?

- Oui, j'en suis sûr ! Tenez, goutez !

- Merci !

Dans sa bouche, Betty mettait le fruit au ralenti. C'est en tirant délicatement sur la queue de celui-ci pour en séparer la tête, que la déglutition soulevait son étonnement...

- Hummmm...

- Alors ? J'avais pas vu juste ? Elle est pas bonne ma Ciflorette !

- Si, mettez m'en pour 30 € !

( Betty ne parle jamais en quantité, elle parle toujours en volume marchand... pour vous donner un exemple, la semaine dernière quand nous étions chez Rolex pour son anniversaire et sa montre, elle a dit au vendeur: - Mettez-lui-en pour vingt mille ! )

François avait vu dans Betty Hummm, un certain regard qui ne pouvait le laisser dans l'indifférence... un regard qui dissimule ce que l'être humain depuis la naissance des planètes cherche à comprendre: le Big Bang aurait-il des ramifications dans l'explosion de la fête des citrons ?

Betty fait tourner la tête des hommes, et ce n'est pas de sa faute, elle a dans les yeux des étoiles qui ne s'éteignent jamais...