La tête de l'emploi

reverrance


Vous pensez bien qu'il n'avait pas hésité une minute. Il n'allait pas rater l'occasion. Il avait sauté dessus, trop content de pouvoir en sauter un max. Lui qui restait toujours sur sa faim, insatiable, voilà qu'on lui proposait à toute heure des repas pantagruéliques !


L'affaire avait été vite pliée, ça ne s'était pas étendu longtemps pour qu'il puisse souvent s'étendre. Il faut dire qu'il était parfait pour faire l'affaire, toujours prêt, à l'assaut de nouvelles conquêtes. Bien sur, là, de conquêtes, il n'était pas question, la maison les lui offrait toutes, gracieusement.  

De suite, il s'était impliqué corps entier dans ces nouvelles fonctions, il les travaillait au corps sens dessus dessous, pour vérifier l'étendue des services proposés. Et dans le commerce, il faut savoir contenter le client, savoir accepter toute demande en fonction d'une contrepartie monétaire. 

Il en avait donc profité pour assouvir tous les fantasmes qu'il avait et même les plus inavouables. Au point même qu'il lui devenait difficile d'innover avec de nouveaux scénarios.  Il avait donc eu l'idée d'arrondir ses fins de mois auprès d'une maison proposant des objets de plaisir. Il avait été recruté pour les tester. Ainsi il était au fait, en avant-première, de toutes les nouvelles innovations qu'il s'empressait de tester auprès d'un échantillonnage conséquent pour qu'il puisse être pertinent. 

Pendant très longtemps son travail avait représenté un vrai feu d'artifesses. D'autant que, vu sa mission, elles redoublaient toutes d'effort pour le satisfaire au mieux, de peur de ne pas faire l'affaire et d'être renvoyée.  Vous imaginez baiser à volonté avec des femmes prêtes à tout pour le satisfaire ? Elles mesuraient trop le risque de ne pas accéder à toutes ses exigences.  

Beaucoup d'hommes auraient aimé être à sa place. Mais n'est pas un Rocco qui veut et rares sont ceux qui auraient pu tenter de se mesurer à lui, voire d'égaler sa vigueur d'étalon et sa cadence quotidienne. Sa réputation étant faite, dans ce milieu les femmes parlaient beaucoup entre elles, d'autres maisons, peu à peu, l'avaient appelé à leur tour pour vérifier la qualité de leur étal.

Arriva un moment où, quand il se promenait dans le quartier chaud de la ville, il se rendait compte que toutes celles qui appâtaient en vitrine le client lui étaient familières. Il les avait testées en avant première pour valider leur accréditation afin qu'elles fassent commerce de leurs charmes. Consultant qualité il était devenu, chargé de vérifier les qualités intrinsèques, si l'on peut dire, des prostituées engagées dans les maisons de plaisir.  

Je sais bien que beaucoup convoitait ce poste, la plupart utopiquement d'ailleurs. Lui finit par n'en plus pouvoir, et ne croyez pas que je jette en cela du discrédit sur ses capacités d'érection. Non, le problème ne se situait pas à ce niveau de dessous la ceinture. Il se situait beaucoup plus haut, tout en haut même...  Il ne voulait plus être réduit à n'être qu'un simple érectile..

Il était, finalement, autant client que les autres. Disons qu'il était le premier d'une longue série, qu'il avait tracé le chemin que d'autres suivraient. Mais voilà, il ne voulait plus être suivi. Il comprenait, dans sa chair même, la chanson de Brel où il est dit qu'il vaut mieux être suivant que suivi... 

Il s'était lassé de cette profusion qui s'offrait à lui sans qu'il ait entamé le nerf de la guerre de tous les rapports hommes, femmes, la sarabande de la séduction. Quel plaisir à faire céder la dame si elle était déjà étendue, nue sur le lit, les jambes grandes ouvertes. La reddition n'avait plus de saveur puisque tout s'imposait à lui et, même s'il bandait toujours autant, un cas exceptionnel vous en conviendrez, et bien il ne jouissait plus. 

La mécanique était bien rodée et fonctionnait toujours aussi impeccablement mais à vide.  Il décida de renoncer. Il avait fini par ne plus vouloir du tout de rapports sexuels. Toutefois, le chemin pour devenir d'une sagesse monacale n'était quand même pas celui qu'il souhaitait emprunter ou, disons plutôt, qu'il ne s'en sentait pas capable. Vous apprécierez ici sa lucidité. 

Non, il préféra étudier, plus particulièrement, certaines pratiques orient,ales et en retenut une, plus spécialement. Comme il s'investissait toujours autant dans ce qu'il faisait, il devient, en quelques années, un maître en la matière, consulté de par tout le pays par toute une génération qui était revenue de tout et qui s'amourachait, depuis quelques temps, de coaching en tout genre. 

Il faisait donc très cher payer son activité de formation en tantrisme, d'autant qu'il était partie prenante pour l'initiation de ses adeptes. 


  • Quand on connaît l'origine du texte, c'est amusant. ^^
    J'ai relevé une coquille, à la fin : "orient,ales" pour orientales.

    · Il y a plus de 8 ans ·
    19921 808752979241324 3916118336174152258 n

    tabellion

  • et ben... ça me laisse dubitatif tout ça ;-);-)

    · Il y a presque 9 ans ·
    332791 101838326611661 1951249170 o

    wic

  • ce texte est né après avoir lu cet article étonnant ;
    En Allemagne, les maisons closes sont légales mais il n’existe pas encore de système capable d’évaluer leur qualité. Voulant offrir à ses clients un service de bonne qualité cette maison de close cherche activement un " testeur de prostituées". Ils ont donc posté une annonce sur un site spécialisé il y a quelques jours en donnant des conditions d'emploi conséquentes : le candidat peut être un homme ou une femme, doit détenir un diplôme universitaire, savoir parler plusieurs langues dont le français, aimer s'amuser et ne pas avoir peur du contact humain.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Tyt

    reverrance

    • J'adore qu'il soit précisé ne pas avoir peur du contact humain :)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Tyt

      reverrance

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