La tête penchée

Christian Lemoine

L'étonnante constance de la beauté des corps ; les rives de la peau, la psalmodie d'un bras duveteux qui soupèse l'incertain de la route à venir. Les mots de chair impossibles à dire, insupportables à lire. Toute aventure du pli ou du revers est reçue comme une écharde, un appel sans voix que la voix elle-même ignore d'avoir lancé. Parfois, même un foulard de bâillon est une échappée brisée. Lame du regard, belle marée dans la blancheur des cils, excursion au confluent de la présence inaccessible. Et l'accusation de la cible couchée, tout exotisme forclos, quand l'apothéose des passions percute la récolte d'un bocage déserté, de haies d'oiseaux enfuis, de ravines pierreuses trop de fois soustraites au langage des sources. Basculez au bord de la rétine ! où l'ordalie des suffrages rejoindra l'hypothèse indomptée. Il en surgira d'autres aspirations ; à savoir si elles auront leur accomplissement.

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