La théorie des anges

hinareva

Elle conserve le lointain froid d'avril, de celui qui macule l'été de fines pierres aiguisées. De ce couteau de velours ciselé à la pointe des aiguilles sibyllines . Elle avait dans la voix cette tristesse entaillée, ces échos taquins dissimulés derrière son panache de fumée

Embrase me siffle-t-elle l'imparfait, le contraste des horizons divergents, juste d'un regard croisé, à peine enregistré d'un clignement de l'iris double tour du poignet. J'fusille les silhouettes, m'abreuve cœur léger de venins doux amers, des vernis craquelés, des masques écaillés mes ongles sont promptes à griffer d'un éclair.

Embrasse me murmure-t-elle Paris dès le matin. J'attendrais s'il le faut pour trouver les refrains, les simples uniques ceux qui éraflent la gueule mitraillent les strophes.En finir avec l'ambition, cracher mes convictions.

Envoies les songes en vadrouille me crie-t-elle.  Plaquer l'harmonie, libérer l'anarchie. Dans cet échange de chance, dans cette course contre la honte.La quête de l'excentrique sens. Réinventer la théorie des anges .Balancer brutalement ces mots sans apostrophe.

Elle et ses hypothèses se sont éloignées pour une autre ruelle. Elle et ses paroles sinueuses retentissent dans l'infinité matinale. Juste une pointe de lumière explorant le recoin d'une table, rebondissant en creux de l'anse Et moi je reste piégée entre deux gorgées. D'une minute café au lait.

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