La Vague

sandrinerebelle

Une plage, une femme, un bain, un homme.

Tu vois cette vague ? Vague à l'âme, vague à l'eau, vague comme arme, vague sans repos.
Tu vois cette houle ? Qui arrive, qui déboule ? Tu vois cette houle qui me sépare de toi comme une dangereuse foule.
Moi je la vois, je la devine, je la sens, je m'arrime. Elle m'attire vers elle, comme ton corps sans aile, qui flotte vers moi, me tend les bras.
Comme je me sens bien dans cette odeur saline, je la hume, je me sens coquine.
Alors sans que tu me voies, dans l'obscure noirceur de l'eau qui bat contre mon coeur, je retire mes habits de sirène, et sans aucune gène, je viens me coller à ton corps pour lequel je me meurs, dans lequel je mords, tendrement, doucement. Pour lequel je me tord, d'envie, de baisers, pour lequel ma pudeur s'endort, et j'oublie.
J'aime ce petit goût salé que je lèche, affamée . J'aime te savoir à mes côtes , sans toi, je vais me noyer.
Je sens l'eau m'entourer comme tes bras serrés , je sens l'eau me caresser comme tes doux baisers au bord de mes seins abandonnés.
J'aime la délicatesse de tes gestes, j'aime quand tu me testes de la pulpe de tes doigts agiles pour faire monter en moi, comme le plus sage des périls cette sensation de désir qui monte, monte, comme des bulles qui veulent s'échapper à l'air pur. Et je te sens, dur. Dans tes yeux qui n'acceptent pas le défi de l'amour, dans ton corps qui aime mes "encore et encore". Dans tes mains qui ont peur du lendemain, dans ta bouche, qui me touche, qui me pique et m'irrite, qui m'attire et m'évite.
Laisse-toi donc aller comme ces vagues sur le sable, laisse ton âme s'en aller, sans penser, voguer auprès de moi .
Laisse ton esprit me pénétrer comme ton sexe le fait. Baisses les armes, prends moi, encore et plus fort. Prends ce corps que je t'offre, prends mon esprit qui prie pour que tu puisses trouver la paix .
Allonges-moi , viens à mes cotés, entre mes hanches. Trouve la paix dans le mélange de nos fragrances.
Ne vis plus comme le fantôme qui te suit , mais acceptes la femme que je suis, oh oui prends moi, encore et encore, dans ta rage folle de ne pas être mort, dans ta rancœur tenace d'avoir un coeur.
Chut ne dis rien, accroches-toi à mes reins, ouvres les yeux, regardes les cieux. Admires les étoiles, la vois-tu comme une toile ?
J'aime ton râle quant enfin sans respiration, dans un plongeon profond, je goûte avec avidité ta masculinité sur moi pointer. Entre les eaux troubles du passé et du présent , entre ces vagues du futur qui m'apprennent, qui me prennent dans ta tourmente, dans l'homme qui te hante...Délivres-toi en moi, je t'attends .
Je t'attends sur cette plage cent sables, je vois tes traces se dessiner, je vois tes pieds avancer. Oui avances vers moi, encore comme ça ,doucement, lentement . J'apprendrai à t'apprivoiser, dessines moi un baiser ? Sur les lèvres que je tends, sur ma bouche qui attend que tu sois enfin réconcilier , en paix, avec ton passé, avec les fantômes qui viennent te hanter.
Viens, cours vers moi comme cette vague qui n'en finit pas, je te prendrai dans mes bras, pour qu'enfin tu vois en toi, l'homme que j'ai devant moi...
Viens , offres-toi à moi comme l'eau au sable, comme la vague à l'âme , les grains au destin.
Je viens pour te libérer , acceptes-le c'est un fait, je viens te déposséder des esprits du passé.
Viens à moi comme l'a fait ta main sur mes seins, réveilles-toi comme tu l'as fait pour moi, avec douceur,avec tendresse, avec dans ton geste une promesse de lendemain d'allégresse.
De cette vague qui n'en finit pas d'aller et venir, de cette vague qui me fait gémir de plaisir, de cette puissance que tu donnes dans tes coups, tout à tour, doux, puis fous, je ne retiens qu'une chose, tes yeux sur moi, plein d'interrogations, tes yeux qui pour moi ont battu en retrait, et sont restés sur moi plantés...Comme cette larme que tu retiens de laisser tomber, comme cette larme qui un jour viendra te sauver.
Une larme dans un océan ne le fait pas grandir, une larme qui déborde de tes yeux te fera parvenir à une grandeur d'âme plus pure.

Profitez de la vie, toujours
SLM
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