La Vénézuélienne
Ugo Orlando
Voilà, j'ai bien dansé tout à l'heure, mais là j'ai le non-alcool mauvais, je me suis posé sur le canapé à côté de ce couple que je connais pas qui se pelote.
J'écoute la musique avec compassion pour ceux qui ont certainement composé des vrais trucs biens dans les années 90 mais qui n'ont pas eu la chance de se faire produire, et donc qu'on écoute pas aujourd'hui.
On est en Novembre, je l'ai connue il y a 2 mois. Juste ce qu'il faut pour ne pas trop en savoir sur elle, pour pas qu'elle en sache trop sur moi. Mais un peu quand même, on a validé quelques petites choses l'un sur l'autre. C'est pile la période où le doute s'installe. Ca se passe ou ça se passe pas.
Du coup, c'est sans doute à cette soirée que ça se passera ou que ça se passera pas. Et si ça passe, je veux savoir ce que ça coûte. En expérience de vie. En ambiance.
Je nous imagine nous séparant en 2012, on s'engueulerait très fort après avoir fait l'amour. Genre en pleine nuit, tous nus, avec des meubles cassés et tout. Moi gémissant en français. Elle hystérique en espagnol.
Ca aurait de l'allure. Alors, hypnotisé par ma projection, pantin, je me lève, je vais vers elle, elle danse avec moi, elle met mes yeux à l'ombre de ses cheveux. Elle me susurre en espagnol.
Ses hanches ondulent avec les miennes. Bientôt ses fesses épousent le sommet de mes cuisses.
C'est parti pour 3 ans.