Les arbres courent à l'envers

Ugo Orlando

Pensées érotiques d'un personnage durant un voyage en car

On se dirige vers Maribor, le chauffeur enlève ses lunettes de soleil mais garde sa moustache.

J'ai le regard dans le vague. Tu as posé ta main sur ma bite en t'endormant. Pour autant, les vibrations du car, ton corps pas loin, la nouvelle ville devant ne m'excitent pas sur le court terme. Tout ça me réjouit profondément, mais ne me fait pas sourire pour autant. Je sais que nous allons souiller un nouveau lit, c'est tout.

C'est pas le moment de te le dire, mais bientôt on se dira "tiens ça fait longtemps qu'on est pas sortis tard dans Paris, qu'on a bu jusqu'à gueuler dans le métro et à sauter les tourniquets".

Par la fenêtre, on dirait que les arbres courent à l'envers pour me faire croire que le paysage défile, alors qu'on reste là. L'un pour l'autre, on ne bouge plus. Aucun déplacement relatif, tu es toujours à ma même distance.

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