LA VERITE SUR LA MORT D'ELVIS PRESLEY

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Le passage à niveau non gardé


 

 

 

Ce qu'on remarquait tout de suite chez Elvis quand il était enfant, c'était la sincérité de son regard qui vous traversait droit et franc. Il ne cherchait pas à être autre chose que ce qu'il était, il n'en avait même pas l'idée.

Pa lui répétait que les beaux habits et les belles chaussures  ça ne fait pas un homme, ce qui compte dans la vie c'est d'être aimé par les gens auxquels on tient.

« -Celui qui n'a pas ça, Elvis, tu peux considérer qu'il n'a rien du tout, ne l'oublies jamais si tu ne veux pas qu'on t' abatte. »

En revenant sur ses pas plusieurs années après, Elvis se retrouva avec ses bagages devant la vieille porte de l'immeuble où il avait vécu son enfance, l'impression de se trouver devant la porte d'une cave s'imposa à lui très fortement et eu pour effet de résoudre à l'impossible son premier élan pour pousser la porte et entrer. Il le fit parce qu'il y avait des voix amis derrière lui, qui le rassurèrent, il n'était pas venu seul. Il se persuada que derrière la porte tout allait être différent. Toutefois, c'était un grand chantier inachevé, des murs tranchés, de la poussière de bois, de pierre, et de plâtre, des poutres à hauteur de visage qui obligeaient à s'abaisser. Le sol du couloir lui-même rendu presque impraticable l'obligeait à avancer un pas après l'autre. Il trouva le passage plus étroit que le souvenir qu'il en gardait de son enfance, l'escalier de bois avec la rampe en fer laissait tout juste passer la largeur de son corps. Il s'interrogea à haute voix sur l'intérêt de ces travaux mais un cornac qui le suivait lui répondit qu'il se trompait, que c'était bien plus large qu'autrefois, qu'on avait déjà corrompu les murs pour gagner de l'espace et consommé la partie basse des barreaux métalliques soutenant la rampe de l'escalier dans lesquels venaient s'encastrer les marches de chêne afin d'y rajouter des pièces de bois produisant un effet parfait tant cela était invisible à l'oeil. Etrange, il se revit pourtant enfant, courrant en descendant cet escalier, il vit beaucoup de lumière s'échappant de ce passé et tel qu'un revenant dans le présent, il se distingua de plus en plus nettement progressant le long du mur pour ne surtout pas tomber. La rampe dans sa mémoire se trouvait placée à distance d'un bras tendu d'enfant de douze années mais ce qui n'était pas encore suffisant pour l'atteindre. Il pensa  qu'il était alors sans doute frêle, qu'il s'était représenté les choses faussement, comme l'imaginaire des enfants se plaît à consteller la réalité de reflets enjôleurs d'étoiles. C'est alors qu'il parvînt à un point de l'escalier où il ne pu plus du tout avancer. Il distinguait la porte de l'appartement située sur sa gauche, couverte de poussière, un escalier qui y menait lui-même couvert de poussière de plâtre mais rien ne pu lui permettre de s'y rendre. L'idée d'ôter son manteau, lui traversa l'esprit, il se dit qu'il gagnerait en agilité, qu'il pourrait forcer le passage, se hisser à la force de ses bras pour atteindre la porte mais il renonça concevant que c'était une démarche insensée et vouée à l'échec. Lorsqu'il redescendit, il se mit en quête avec ses amis d'une autre voie d'accès permettant de contourner l'obstacle du goulot d'étranglement constitué par l'escalier  mais il fallut peu de temps pour comprendre que toutes les entrées étaient condamnées par des tôles et des planches placées de manière périlleuse les unes sur les autres, entrecroisées, prêtes à sombrer dans le néant, mortelles s'il avait envisagé de s'y hisser. C'était un cabanon énigmatique de tôles rouillées et de vieilles planches, qui avait tout d'un château de cartes que la moindre tentative insensée aurait suffit à faire choir. Tout le monde avec lui se rendît à l'évidence qu'il n'y avait aucune solution à partir de maintenant pour retourner d'où il venait.


Le Gallicaire Fantaisiste

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