La vie de Marcel

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Ah, Marcel ! Qui ne le connaît pas ? C'est un génie dans son genre. Bâti tout en muscles, il n'a rien d'un vieillard et pas peur de l'ouvrage, même s'il se fiche de l'orthographe comme de son premier bonnet de baby (oui, c'est le seul mot d'anglais qu'il connaisse). Il est le premier à avoir pensé à couper les manches de ses T-shirts quand ils étaient rongés de sueur. D'ailleurs, depuis, ces T-shirts portent son nom : il faut en convenir, il a de quoi être fier, Marcel !

Sa moto, il l'enfourche et trace tout droit avec autant d'assurance qu'il a de son image dans le miroir. Terre-à-terre, il n'a pas besoin d'être mythomane pour se fabriquer une autre vie que la sienne, ni de se mettre à la recherche du Graal que, d'ailleurs, il ne connaît pas.

Il n'aime rien tant que les baltringues et les repas roboratifs : fi des asperges, il préfère les mogettes, le tout arrosé de bons vins. Il en a fait une fois un coma éthylique en voyage étoilé, étrange passage d'une mer vers le Canada, dont il n'a aucun regret, mais en a retenu la leçon : ne plus dépasser ses bornes, n'avoir aucune dépendance.

Se vautrer dans la luxure n'est pas pour lui, il est trop simple pour ça. Il aime faire de grosses blagues et de mauvais jeux de mots du genre : "On met le petit Jésus dans la crèche" à Noël, ou : "l'hostie dans le calice" tous les dimanches. Pas la peine de vous dire qu'il n'allait pas à l'église.

Un détective qui devrait le filer n'apprendrait rien de caché sur lui, il ne ferait que perdre son temps ou se servir d'un plectre sur un instrument sans corde assez sensible pour rendre une musicalité. Rien à y lire en filigrane, aucune interférence chez Marcel.

Il vit dans sa bulle ? Et alors, il est heureux comme ça, pas d'quoi en faire tout un courriel : c'est mon pote, Marcel !

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Mélie M (A mon papa qui s'appelait Marcel, mais n'avait grand chose à voir avec celui du texte)

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