La vie est une larme infinie
yano
Aussi loin qu’elle remonte dans mes souvenirs, elle a été hypersensible.Une sensibilité à fleur de peau , telle que tout la blesse, tout la vexe, à en devenir handicapant, les relation sociales devenant trop douloureuses.
Aussi loin qu’elle se souvienne, elle s’en est protégée par le silence, un silence lourd , solitaire , éprouvant.
Que de larmes versées, sans toujours raison, dans l’obscurité de la nuit, le mensonge d’un accident, la douleur d’une blessure
Son oreiller s’en souviendra.
A l’école, les copines ne voulaient pas jouer avec elle. Elle lui en voulaient parce qu’elle était différente ; elle ne savait en quoi.
Les enseignants la haïssaient parce qu’elle avait toujours de bonne notes, réponse à tout , toujours raison, à en devenir monotone et agaçant.
Et quand , dans certaines matières , elle dérogeait à cette règle, on lui en voulait car , elle ne le devait pas. Ça ne lui seyait pas.
A la maison, ce n’était pas mieux, pour je ne sais quelle autre raison.
En fait , il fallait avoir toujours de bonnes notes pour les uns, et le contraire pour les autres.
Casse tête chinois.
Elle leva la tête au ciel, vit les étoiles et médita.
Il faudrait être comme elles, brillante, scintillante et assez élevée et éloignée pour se protéger. se protéger de soi et des autres.
L’espace avait l’air si opaque, si mystérieux, si inconnu qu’instinctivement il l’attira. Et puisqu’elle ne comprenait pas la vie , sa vie, elle décida de le comprendre , lui, et tenter de trouver ses réponses, celle de la vie , de la mort , de l’au delà.
Un jour c’est sur , elle observerait les étoiles à travers un télescope, elle monterait dans une fusée pour voir la lune, Jupiter et Neptune.
C’était la belle ‘époque de la conquête de l’espace. Les aventures d’Apollo passaient en boucle à la télé.
Moi je veux être cosmonaute annonça -t-elle fièrement à à sa famille.
Éclat de rire général!
Mais pour qui te prends tu, pour dire ça…tu crois que tu vas venir sur un cheval blanc sauver les monde...?
Médusée, elle ne dit mot. Elle ignorait que le monde avait besoin d’être sauvé et encore moins sur un cheval blanc.
Cette nuit là, il plut longuement des cordes de larmes aussi chaudes que silencieuses..
L’oreiller les séchera.
Et le temps passa. elle révisa ses prétentions à la baisse. Elle ferait ce qu’on lui demande , ce qu’on atteint d’elle. De toute façon , elle ne savait pas ce qu’elle voulait exactement faire plus tard. Elle patienta.
Des années plus tard, sa mère mourut et sa vie bascula.
Pas de mots pour le dire, pas de larmes pour l’exprimer, la vie , la mort , quel non sens absolu, à l’au delà.
Mais tout a une fin et la sécheresse émotionnelle aussi. La pluie retomba, une pluie de larmes violente , diluvienne comme un orage de montagne, puis s’arrêta.
Cahin caha , la vie reprit se droits . Elle finit ses études et se maria.
Une dépression surprise eut raison d’elle et l’éprouva.
De psy en psy, de monde en monde , elle se soigna mais ne guérit pas.
Elle ne savait plus si elle était plus malade , sous traitement ou sans , mais continua.
Puis un jour , sa vie de nouveau bascula.
Sa santé physique vacilla: des troubles de vision aux oedémes au pied en passant par des céphalées, des douleurs dans la poitrine, l’hypotension, les bourdonnements dans l’oreille, liste non exhaustive, elle ne vit le bout et elle trembla.
Elle finit par consulter et le verdict tomba: suspicion de tumeur bénigne pour raison d’effets secondaires liés aux médicaments.
Aujourd’hui elle vit dans l’angoisse, dans la douleur, dans le désarroi.
Des larmes et des larmes et des larmes…
Elle..c’est l’enfant douée, tête de classe.
Son oreiller en témoignera.
Le poète a dit:
La vie le matin
Quand la vie est un collier…
chaque jour est une perle
Quand la vie est une cage
chaque jour est une larme
Quand la vie est une forêt
chaque jour est un arbre
Quand la vie est un arbre
chaque jour est une branche
Quand la vie est une branche
chaque jour est une feuille…
http://oceania55.canalblog.com/archives/prevert_jacques/index.html
Oui ..mais..le soir, elle est comment la vie…
Ok . je vais t'envoyer une autre demain, pour avoir ton avis personnel.
· Il y a environ 13 ans ·yano
C'est doux à entendre pour un auteur qui démarre en plus.
· Il y a environ 13 ans ·Ça me donne l’énergie et la confiance pour avancer et continuer à écrire.
Merci
yano
Oh Mery!
· Il y a environ 13 ans ·J'ai lu ton poème er suis restée pétrifiée, horrifiée.
Quand la douleur se joue des mots...
La vie est une larme infinie. Oui, je le pense plus que jamais
Avec toute mon amitié
yano
"Quand la vie démarre sous le signe du bonheur, on ne peut s'attendre qu'à la chute."
· Il y a plus de 13 ans ·C'est clair.
Autobiographique? j'aurais bien voulu, enfin presque...juste une essai parmi d'autres. je les posterai pour avoir ton avis, histoire de me situer et de choisir une orientation
Merci pou ton commentaire.
Amitiés.
yano
J'ai répondu à ton commentaire Yano.
· Il y a plus de 13 ans ·Amicalement.
cerveau-lent--2
Touchant. Quand la vie démarre sous le signe du bonheur, on ne peut s'attendre qu'à la chute.
· Il y a plus de 13 ans ·Autobiographique?
cerveau-lent--2
Merci MLS. Ces mots me touchent.
· Il y a presque 14 ans ·yano
Un texte prenant, poignant, émouvant, magnifique. La douleur et la solitude à l'état pur...
· Il y a presque 14 ans ·mls
Merci 3D.
· Il y a presque 14 ans ·Mais je ne comprends pas : "User 0" Kesako?. Je suis nouvelle ici.
yano
Pas de "User 0" visible, mais j'ai pu lire "La vie est une larme infinie". Compliments !
· Il y a presque 14 ans ·3d0