La vieille horloge

Y.Vostre Roy

Sa musique fend l'âme à grands éclats de croches
Avec comme simple arme le tintement des cloches
Où une histoire nait, vit, meurt puis disparais
Dans le glas d'où venaient d'étranges sons abstraits

Déjà la froide plainte d'une horloge grand-père
Qui paressent dans son coin, majestueuse et fière
Bois lustré qui déteint, nappée de poussière
Aux clochettes qui tintent de centenaires airs

Maintenant que s'apaisent douze coups de minuits
Que lentement s'abaisse l'apaisante bougie
Je m'évade un instant sombrant dans la magie
Tout en me délectant d'étoiles de la nuit

Aussitôt emporté par un rêve ennemi
Je les revois, scéniques, les plaies de mon passé
Des vitraux magnifique tels des yeux nouveaux-nés
Depuis longtemps brisés, dans un cri d'agonie

Je parcours mon esprit, labyrinthe sans fin
Sans le moindre répit et pour trouver enfin
La raison qui compose ce malheureux refrain
Et sous forme de proses, m'impose ce venin

La lueur du matin souleva mes paupières
Et posa mon regard sur l'horloge grand-père
Les aiguilles en retard ont cessé de compter
Les jours prochains et les nuits à rêver

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