La violence urbaine - 3 - : accro ou intox ?

Catherine Marie France Lavandier

Défintivement pilée comme étant violente , la cité passe au système D ! Rasée de nos esprits, elle survit grace au deal, la violence et l'activité souterraine : est-ce vraiment çà ?

" As-tu mal dormi pour me dire des débilités pareilles ? Hein ? . Je ne te crois pas . Je pense que de toute façon , nous avons un problème à résoudre et nous le ferons !" ... çà , c'est l'avis du Président du conseil Général des Bouches du Rhone ... J.N. G. ( je l'aime bien car mine de rien , il bosse et çà se voit  ! ) !!!

L'avis du Maire  de Marseille J.C. G. , c'est " Tu peux compter sur moi ; je vais faire quelque chose ! c'est évidemment difficile mais les gens comprennent ! "

Pour les habitants concernés  par les difficultés de ces grandes cités HLM , les réactions sont plutot positives  . Ils ne contestent pas mais

" Ce qu'ils pourraient faire , c'est rénover ! "

" Je ne suis pas content ; ces jeunes font beaucoup de bruits ! Ce qu'il faudrait c'est un local ! "

" Tout ce qui a été possible de faire , l'a déjà été ; ils détruisent tout et ne respectent rien , ces jeunes ! "

Pourquoi s'en prendre aux jeunes alors que les familles ont la charge de l'éducation et de la prévention ?

Il faut etre réaliste face au contexte actuel du chomage et de la précarité . Aucune solution ne sera possible si la croissance du chomage persiste et si les qualifications professionnelles sont considérées comme pauvres ou non-exploitables .

Le cadre , dans lequel évolue ces familles composées majoritairement de femmes seules avec enfants et de foyers recomposés , ne permet pas de favoriser des structures clés en main qui rassurent pour la scolarisation , la prévention et l'assiduité .Les femmes sont mortes de honte de devoir demander l'assistanat et je pense qu'il faut considérer leurs situations psychologiques avant de vouloir traiter le problème . Il ne s'agit pas là de classes sociales - beaucoup d'entre elles sont issues des classes moyennes , métropole , outre-mer ou migrations du globe .

Les sous-conditions persistent car le niveau de vie baisse suite au chomage , au divorce , multiple parfois  et les conditions réelles sont la précarité au quotidien d'où des problèmes de sentiments d'infériorités ou pire la négation de son existence par divers moyens qui font oublier !

Je ne pense pas que l'action de réhabilitation puisse se faire sans agir sur ces facteurs-là !

Suicide collectif ou intox ?

La réponse est bien évidemment concrète quand on note la mortalité de ces populations -actives - , salariées , qui travaillent en intérim , qui sont au chomage deux mois de l'année et le reste du temps se dévoue pour avoir le nécessaire pour vivre ; et cela n'est jamais suffisant car bloqué par des situations financières difficiles , un endettement qui prouve ces difficultés et la pauvreté ambiante qui règne dans ces foyers où il est nécessaire d'apporter des secours urgents , pour des repas quotidiens , des soins médicaux et des aides pour la scolarisation des plus jeunes  .

Je note que ces familles sont très motivées pour les études de leurs enfants pour des cursus en secteur public , privé , scolaire et universitaire . Ne croyez pas qu'on abandonne si facilement ses études . Les jeunes le font pour aider leurs mères ou leurs pères , en difficultés pour leurs démarches , etc.. et les ainés se sacrifient pour les plus jeunes .

Voilà la réalité . Elle n'est ni rose , ni drole ; c'est consternant et si cette société ne comprend pas çà , il faudra accepter les morts qui en résultent ! Car ces conditions-là sont mortelles et malheureusement , une fois que cela est fait , on n'y revient pas : personne . C'est douloureux , pénible , affreux de voir un jeune de 25 ans se suicider car sa situation va de mal en pis et qu'aucune solution n'est possible ; démotivé , pas de travail , scolarisation insuffisante et pas d'intégration au modèle social dont il reve depuis des années !

...à suivre...


Signaler ce texte