La Voix de la sagesse.

J'ai un pote, vous verriez, ses toilettes, cela vous couperait l'envie d'y aller.

Quoique, quand on a vraiment envie, on ferait n'importe où. C'est physiologique, quand c'est trop plein, il faut que ça se vide en sortant. Je ne suis pas porté sur les histoires scatologiques, mais là, ce n'est qu'une observation naturelle.

Une envie pressante est une envie qui urge, de fait et dans ces moments,  on n'est pas très regardant sur la propreté et l'hygiène de la cuvette. On ferait dans un champ de mines, dans un bois dormant, sur n'importe quoi, un tronc d'arbre pourri, une vieille souche vermoulue, une ancienne voiture abandonnée, un porte-avion échoué, un diplodocus en vadrouille, une…

-         STOP !

-         Qui a parlé ?

-         Moi !

-         Moi, qui ?

-         Moi, la voix de la Raison et du Bon Sens.

-         Mais d'où tu sors, toi ?

-         Je viens d'être embauchée sur WLW, pour redonner au site un semblant de vraisemblance.

-         Merde ! on ne peut plus dire n'importe quoi, alors ?

-         Ben, non ! Je suis là et je veille au grain, je sépare le bon de l'ivraie, c'est mon job !

-         Mais que faut-il avoir comme diplômes pour postuler ?

-         Déjà, il faut avoir une belle voix, tendre et mélodieuse avec un soupçon de sensualité, comme la mienne.

-         Mais cela ne s'entend pas, ce n'est que de l'écrit, alors le timbre, la tessiture, l'harmonie d'une voix, on s'en fout, c'est la suggestion du lecteur qui l'a fait.

-         En deux, avoir de l'esprit pour discerner ce qui de la bienséance de ce qui n'en est pas.

-         Justement je parlais de lieux d'aisance, si ce n'est pas bienséant, ça ?

-         Ça ne l'est pas quand on y mêle le grand n'importe quoi. Ce n'est pas la première fois que tu délires sur des choses sérieuses, ton cas m'a été signalé par d'autres.

-         Si tu écoutes le « qu'en dira-t-on. » on n'a pas fini avec la délation.

-         La délation anonyme est un acte civique et patriotique pour signaler les abus et les perversions qui menacent le beau langage de notre belle France.

-         En fait, tu fais un boulot de censeur.

-         Il n'y a pas de sot métier !

-         Oui, mais il y en a qui sont plus sales que d'autres.

-         Eh, je ne suis pas ramoneuse, j'ai un doctorat de Psychologie.

-         Eh, je ne suis ni cheminée, ni fou !

-         Prouve-le !

-         Comment, ça, le prouver, ça se voit, non !

-         Non, justement, je ne m'arrête pas aux apparences trompeuses et fallacieuses, pour moi, tu as plus de la cheminée que de l'écrivain. Donc, réduit tes prétentions et fais-nous un bon feu, pour réchauffer les esprits. Ce devrait être davantage dans tes compétences.

-         C'est mieux payé, cheminée, qu'écrivain ?

-         Non, pareil, c'est du bénévolat !

-         Et le bois, qui me le remboursera ?

-         Tu ne veux pas qu'on te paye tes boissons, aussi, ça nous reviendrait une fortune avec tout ce que tu écluses, triple buse !

-         Ah, l'insulte, à présent !

-         J'ai le droit à trois invectives pour recadrer un malotru, Lustucru !

-         C'est vrai, que tu as une belle voix, si ton visage se rapporte à ta musique, tu es le prolixe de ce site aux abois ?

-         Mon visage est, au choix, celui d'un ange, d'une fée, d'une déesse, d'une icône.

-         C'est vrai, qu'on a que l'embarras du choix, j'hésite. Mais attend, ce n'est pas tout, comment est ton cul ?

-         Je suis callipyge !

-         Et le reste ?

-         Top-modèle, top-symbole, top-grâce, top-charme.

-         Le top des tops, quoi !

-         Oui !

-         Pas top pour la modestie !

-         Nobody is perfect !

Ok, tu as gagné, tu es trop belle, trop intelligente, trop tout, j'abdique. Je ne raconterai, donc, pas ma rubrique sur nos envies physiologiques naturelles de défécation et de miction. Ce n'est pas plus mal, on se serait fait chier !