L'abandon d'un trottoir.

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J'étais l'élue, la printanière, la révolue, l'incertitude elle-même. J'étais la vie, et le souffle sur nos braises. Tu étais ma lumière, j'étais ta plus belle ombre. Et on s'égayait, et on s'aimait.


Je dansais sur un pied, tu voguais sur l'autre. Mon bel oiseau, tes ailes tu as fait battre, loin de moi. Pauvres hirondelles, éparpillées, ça et là, de mon cœur en désarroi. Litanies en haut du corps, infamies dans le bras.


Que sais-je après tout ? De cette vie qui s'en va puis qui revient au galop nous chercher sur le quai des métros. Pour nos amours. Je lèverai mon verre lorsque sonnera le glas de lilas. Lorsque sonnera la fin de nos destins.


Larmes fragiles, l'océan chante. Pour nos détours. Tracer la ligne de notre chemin à la craie. Enfant à ses heures perdues, alcoolique à ses moments dans l'inconscience. Seras-tu là ?

Des cœurs trop grands, des navires fous sur l'océan, et des vagues qui s'entremêlent, qui s'entrelacent, qui s'entrechoquent. Anicroche, effiloche, finalement on revient toujours à cette mélancolie maladive. Dévoreuse d'âme. Aux étendards que l'on tend fièrement, mais qui ne flotte plus dans le vent de l'Espoir.

Adieu à nos corps enlacés. Adieu à nos tragiques baisers. Adieu à tout ce beau monde qui s'écroule, sur des humains qui n'y comprennent rien. Ne plus regarder, se laisser hanter par les souvenirs et puis mourir dans un soupir d'abandon.

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