L'abime qui s'abîme

maelle-thma

Je tombe

S'abîmer.

S'abîmer pour mieux s'aimer. S'aimer pour mieux s'abîmer.

L'amour s'abîme devenant lui-même son propre abime. Et même dans son abime l'amour s'abîme. Alors d'une certaine manière, il parait concevable que notre être se déchire et tombe dans son abime. L'amour tel un gouffre, nous aspire en lui. C'est ainsi.

C'est ainsi que nos cœurs s'abîment, qu'ils se brisent, qu'ils se fanent.

L'amour se réfugie en nous, tel un enfant qui a peur du monstre sous son lit. Mais, contrairement à l'enfant il reste en nous et continue de grandir. Au début, il est là, on le sent un peu, tout au plus. Et d'un seul coup, à la rencontre d'une personne, il explose, il surgit sans prévenir. Parfois, cette implosion nous enlace, elle nous berce et nous murmure que tout va très bien se passer. Et d'autre fois, l'amour dans son implosion nous traverse et nous vide.

Il a besoin de plus. L'amour ne suffit plus. Et il se transforme, il se défait pour laisser place à la passion. Cette passion qui trop puissante va se muter à son tour pour laisser place à la souffrance. La passion, c'est la souffrance. Nous ressentons tellement, que l'incompréhension de ce sentiment vient à nous.

Cela me parait si fous d'aimer, de laisser installer en nous cette destruction. Telle une étoile, elle brille de toute sa puissance, mais finalement nous ne saurons jamais vraiment quand elle perdra la vie. Car à la mort d'une étoile tout explose. Tous les atomes, tout ce qui la compose, s'assemble et s'éclate. Et à la fin d'une relation. On périt, on s'enterre vivant, creusant notre propre tombe, à son départ tout devient folie. 

Il faut juste aimer son abime abimé.

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