L’accident.
Hervé Lénervé
Sur le vieux port, un vent chaud tourmente les cheveux.
- Té, vé ! C'est fermé chez Marius ! Quelle cagade !
- Té ! Tu dis cagade, toi ? Moi, je dis cagasse ! Et toi le Parigot, tu dis, quoi ?
- Moi, je dis que c'est la merde et qu'on est venu pour rien.
- Putaing ! T'es plus faignant que figue, toi.
- Je m'économise, c'est différent ! tu viens de faire tomber un carnet.
- Ah, peu cher, c'est mon carnet.
- Bé, ramasse-le !
- Attend ! J'attends, on ne sait jamais ?
- Jamais quoi ? Il ne va pas ressauter dans ta poche tout seul et d'abord pourquoi tu as un carnet, té !
- Je note mes idées autrement je les perds. Je suis écrivain.
- Tu as des idées, toi ?
- Non, mais on ne sait jamais ?
- Et tu écris quoi ?
- Je commence seulement.
- Vé ! y'a une voiture qui va rouler dessus.
- Non ! Je vais la guider. Un peu à droite.
- Pas trop où le pneu arrière va rouler en plein dessus.
- T'as raison ! Un peu moins à droite, alors. Comme ça, c'est bon !
- Non, en plein dessus.
- Pétain con ! Je ne lui laisserais pas ma grand-mère à garer avec son fauteuil roulant, à l'autre chauffard de gougnasserie.
- Allez, je me lance, je le ramasse, il m'a tout salopé une feuille.
- Elle était vierge !
- Non, regarde ! Tu avais écrit un truc, là !
- Ça ne compte pas c'est l'écriture en pattes de mouches de ma mère.
- Bé lit, pardi !
- « Va chercher ta sœur à l'école ! » Ça c'est bien ma mère, elle me dit ni le jour, ni l'heure !
- Il y a école aujourd'hui ? Et dans quelle classe elle est ta sœur.
- Ouais lundi, y'a école et ma sœur elle est dans les petites classes, car elle n'est pas grande, elle n'a jamais redoublé.
- La vache ! Ils ne doivent pas être habitués tes parents.
- Bon en attendant, s'il y a école, si elle est en primaire, la sortie c'est seize heures et tu l'as raté.
- Merde ! Allez on y va au galop !
- Déconnes pas ! Point trop n'en faut, le trot suffira.
- Té, Vé ! C'est pas ta sœur, cette enfant désorientée, là-bas, perdue au milieu des tempêtes, de l'autre côté de la rue !
- Si ! Justine ! Justine ! Ah, elle m'a vu ! Attend ! ne traverse pas ! Il y a le camion.
La petite reconnaissant son grand-frère, en oublia la prudence et s'élança pour le rejoindre, un sourire magnifique aux lèvres, son visage rassuré d'être sauvée. Le camion freina de toutes ses roues, de tous ses freins, de tout ce qu'il put freiner, mais le choc était inévitable.
***
A quoi tiennent les drames ? A rien ! Des vies peuvent basculer en une fraction de secondes. Avant… Après ! Comme dans les pubs où l'on perd trente kilos, ou que l'on gagne trois poils sur le caillou.
***
Justine mange une glace. Les marseillais et le parigot boivent un café et le chauffeur encore sous le choc un pastis.
C'est vrai qu'elle n'est pas grande la petite, elle est passée tout-debout entre les essieux du camion sans une seule égratignure.
ouf, peuchère j'ai eu chaud !
· Il y a presque 7 ans ·anna-c
C’est normal dans le Sud ! :o)
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Y'a des lilliputiennes à Marseille ?
· Il y a presque 7 ans ·Louve
Elles sont partout ! :o)
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Il faut regarder dans les trous de souris :)
· Il y a presque 7 ans ·Mario Pippo
Je préfère les trous de serrures. :o)
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
C'est pas Justine mais Aude Troipousse ?
· Il y a presque 7 ans ·yl5
Une autre petite nouvelle. :o)
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Oh, peuchère :)
· Il y a presque 7 ans ·Mario Pippo
C’est économique. :o)
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
:)
· Il y a presque 7 ans ·Mario Pippo