Lacée

mamzellemelly

Déjà publié mais comme il est impossible d'ouvrir certains textes depuis quelques temps et que la situation perdure, je les remets.

Enlacée par ces lacets,

Elle pressent l'assaut de la lance,

Lancé sans lassitude.

Lente et savante ascension,

Sans suspension pour les sens,

Elle sait laisser

La sensuelle sensation

La saisir en son centre.

 

Lascive et attentive

Elle salive à l'envie

D'aviver l'eau de vît

Et captive la sève.

 

Animale et fatale

Elle enroule à sa houle

La fougue de ses joules

Et avale les râles

 

Lisse et luisante

Le ravissement la prend

La saisit en tout sens

Sans perdre l'instant

D'un sensationnel éblouissement

 

Pointes et plaintes si dures

Indélicates usures

Délicates luxures

S'attardent à l'embouchure

Pieux et creux liés

Fiévreux les emmêlés

Heureux les abîmés

Cœurs sous les cris comblés

 

Inlassablement, ils s'enlacent

Tout essoufflés qu'ils sont

Lui suspendu en sa lave

Elle soupirant sous sa sève

 

Les sensations s'insinuent en souvenir

Sans cesser de ressurgir

Au moindre signe des sens

Qui brisent le silence.

 

 Durablement ce qu'ils endurent
Feraient frémir les sépultures.

Elle, soupirant, tantôt câline,
Lui, désirant sa peau, son corps.
Elle, gémissant, tantôt féline,
Lui, arrachant ses cris, encore.

Pourtant si doux, voilà que durs,
Faisant fi de ce temps trop sûr,

Claquent au rythme des passions,
A la figure des résignations

Le chant des beaux, le chant des fous,
Pour que vivent encore eux,
Pour que sachent encore nous.

 

Ils ont appris à écouter le beau

Ils ont compris qu'ils étaient fous.

Mais qu'importe, sous les oripeaux

Ils s'offrent ce qu'il y a de plus doux.

 

Ils sont l'éclat du tonnerre qui claque

Corps électrisés en parfaite symbiose.

La symphonie des lattes qui craquent

Qu'ils jouent en parfaits virtuoses.

 

Ils sont douceur. Ils sont magie.

Ils sont fureur. Ils sont folie.

Et au détour de leurs jours interdits

Ils ont leur nuit qui les travestit.

 

Aux aurores, ils se quitteront heureux

D'avoir encore embelli les cieux.

 

Délassée, elle se prélasse,
Plus rien ne passe à l'as.
Enlacée, elle délace
Les nœuds les plus salaces.

 

Elle a, en préface,
Avec toute son audace,
Délacé les lacets qui la cadenassent,
Offrant aux mains, la place.
Qui en leur jeu s'entrelacent,
L'envoûtant de leur grâce.

 

Il a changé la note
Où vibre ton plaisir,
Faisant de ces menottes
Qui tintent quand tu tires

Les bourreaux des élans
Que les barreaux retiennent,
Les points serrés cherchant
Les mains qui te détiennent.

Ô douleur qui te mord
En nuances sublimes !
Ô ravages te dévorent
Jusqu'au fond de l'abîme !



Un grand merci à mon ami des mots, L. pour avoir posé ses mots avec les miens.


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MamzelleMelly

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>>> Bien sûr, la reproduction de ce texte est interdite. Merci. <<<
  • Merveilleux texte !
    "Enlacée par ces lacets...Elle pressent l'assaut de la lance "
    "D'aviver l'eau de vît ...Et captive la sève"
    "Lui suspendu à sa lave...Elle soupirant sous sa sève"
    "Durablement, ce qu'ils endurent feraient frémir les sépultures" "Pieux et creux liés" et j'en passe !
    Egalement bravo à votre ami !

    · Il y a presque 9 ans ·
    Louve blanche

    Louve

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