L'affrontement

tirade

Une fille souffre d'une phobie sociale qui l'empêche de sortir de chez elle.

 Aspirée par un gouffre sans fond ; éclats de larmes ; brouillard dans l'esprit. Un dôme m'englobe en permanence, m'isole. La solitude me ronge le cœur et tout contact social m'épuise jusqu'à la mort. En réponse à cet insolvable dilemme, je me mure dans ma chambre. Porte fermée à clé. Pour passer le temps, j'écris, j'écris, je dessine, fais semblant de me cultiver en engloutissant livres, journaux, films...
Du savoir, donnez moi du savoir pur ; je cherche à comprendre le pourquoi du comment alors que je n'aurais jamais la volonté ou le courage de sortir et d'aller découvrir par moi même. La peur me paralyse, l'angoisse me noue le ventre. J'ai cette impression permanente d'inachèvement, de non satisfaction et pourtant je suis incapable d'agir.

        Rituel après rituel, je suis déjà comme un vieille usée par la vie que je n'ai pas encore vraiment commencée. Un café le matin, étirements, petites balades pour prendre l'air frais et ne pas perdre le peu de lucidité qui me reste. Je m'entretiens comme on remet des piles dans un automate.

          Par moment, des émotions parviennent à percer ma pensée mécanique. Souvent, ce sont des relents de désespoir, colère et frustration. Plus rarement un espoir se dépose, rayon de lumière éclairant le brouillard de mon âme. Il me rappelle à l'ordre, poussée d'énergie me guidant au travers des décombres de ma vie. C'est lui qui me retient d'abandonner complètement ; l'attente qu'un jour, le cocon qui me sépare du reste du monde s'évapore. Alors, je pourrais faire un choix lucide et assumer mes rêves.

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