Laissez moi, j'hiberne

venise3

Laissez moi, j'hiberne. Loin du fracas du monde, je ferme les yeux, je baigne dans une douce torpeur. J'oublie le froid, j'oublie la nuit, j'oublie tout. Tout ce qui fait mal, tout ce qui me bouleverse. J'oublie la douleur, les guerres, la violence. Les menaces, les armes. Je ne veux plus qu'on me pose la question « comment vas tu ? » je n'ai pas la réponse, cela change tout le temps, d'un instant à l'autre, d'une milli seconde à une autre. Loin du bruit, de la fureur, je me tapis, et me blottis. Lorsque je ferme les yeux et qu'enfin le sommeil vient, rien de mal ne peut m'atteindre. Je rejoins le royaume des rêves, et tu es là, mon Amour, mon trésor. Je n'ai plus d'énergie, je sens mes forces me déserter. Je ressens le froid, l'hiver pénètre mes os. Je perçois décuplée la misère qui m'entoure. Quand février s'achèvera, quand le printemps reviendra, tout sera différent. Je veux espérer que j'ouvrirai les yeux sur un monde plus doux, et s'il ne l'est pas, je garderai mon regard flou. Peut être qu'alors je reviendrai prendre part au monde, mener cette vie absurde où l'on oublie ce qui est essentiel, courant après je ne sais quelle chimère ridicule. Je ne sais encore, je ne veux pas y penser. Laissez moi, j'hiberne.

Signaler ce texte