L’ambition d’une parenthèse

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Je joue du piano, mes doigts s’évadent. Je joue Chopin et laisse Bach m’emporter dans sa langueur célèbre. Je regarde la musique, j’écoute ces mots. Je ne me sens pas bien, ma tête tourne. Autrefois est mon lointain souvenir, lorsque je repense à ces notes perdues. J’essaie de les rattraper, mais cette histoire est mélancolique.

Au loin, jadis susurre l’horizon. Au loin mon regard se perd dans l’écume. Connaissez-vous la légende du poisson des sables ? Le plus rare de ses semblables, il vit dans le désert du Sahara.

Je regarde mes bras, ils s’allongent comme un Dali pensant. Je saute. L’apesanteur se plie et je vole. La poésie m’ensorcèle et cette mélancolie m’emporte. Un sourire, le mien. Je suis bien. Là-haut dans les nuages, ils sont doux, un peu sucrés. Connaissez-vous l’histoire de la Girafe d’eau ? La plus rare de ses semblables, elle vit dans l’Océan Pacifique. Je plonge, et les vagues m’envoûtent. Je nage et atterrit dans une plaine. L’herbe chante, le piano m’attend, au milieu de la savane. Je ris, je courre, des gens m’accueillent et nous jouons. Moi au piano, eux au violon. Nous jouons allègrement, nous nous amusons comme dans le temps.

Je regarde mon reflet attentionné dans une flaque. Peut-être est le nom de mon ombre. Parfois nous accompagne, alors que souvent attend. D’ailleurs attend le temps. Le temps d’un instant. Lorsque l’hiver gronde cet été et que les feuilles aiment ces roseaux chantant.

Et cet air de piano continue, il résonne adroitement dans le creux de ma main, et cette danseuse allonge ses jambes harmoniquement. L’éternité goûte à la fragilité, alors que l’instant s’envoûte de proximité.

La parenthèse jongle pour cette nuit, et mon regard se charme de cette obsession. Je suis bien là évidemment, je suis cette intrigue. J’ouvre mes bras, respire cette influence, expire cette discordance.

Le paroxysme me pousse à la raison, quand son ami l’apogée descend en ski. Mes sens s’inversent, ils se reposent. L’arbre des pensées fait mûrir ses mots et mon cœur force le respect.

Une chorale se délecte des bruissements effervescents et je tire délicatement sur le bruit séraphique. Surplomb voilé pour un ciel tombé de sa branche.

Comme un lendemain d’averse, l’ambiance est détrempée, comme une parenthèse. Cette situation est la même, car la musique se fait de plus en plus rare. Tranquillement elle s’estompe. Les notes se suicident et les couleurs dépérissent au rythme de l’écho métallique. Le sort bascule et le trou est noir.

Il est six heures, le café réchauffe l’ambiance. J’allume une cigarette. Je réfléchis et noue ma cravate. Je me regarde dans ce miroir et repense à cette nuit. Un étrange brin de poésie, un brouillon lyrique pour un désordre sublime. Il est temps d’y aller, j’ai du travail.

  • Tip top j'adore, j'adere, quel rêverie, dieux merci je ne suis pas un analiste du rêve, mais amon avis ta nuit fut magique et fatigante quand même, j'aime beaucoup cette balade au son de ton piano.bonne journe a toi

    · Il y a environ 12 ans ·
    Djec capone 150

    retrojec

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