L'Amour ou la torture.
eden-paragallo
Une jeune fille était assise sur le plancher glacé d'une pièce vide et sombre. Son nom était Ezechielle. Cette pièce, c'était sa chambre dans la maison de son enfance. Elle n'avait jamais été habitée depuis son départ. C'était un des rares endroits où elle se sentait en paix et en sécurité dans ce bas monde. Dans cette chambre, elle jetait chaque sentiment, chaque émotion; comme on jette une pierre dans un ruisseau. Dans cette chambre avaient été déversé des rivières de larmes, des torrents de colère, des océans de mélancolie, mais avaient aussi coulé des pluies de joies et des nuées de bonheur.
Dehors, il faisait nuit. Seule la lumière de la pleine lune filtrait à travers la pièce. Il faisait très froid, trop peut-être. Mais Ezechielle ne sentait rien. Elle n'y pensait pas. Du moins pas à ça.
En réalité, elle se sentait seule et prisonnière. Prisonnière de ses désirs. Elle avait besoin d'évacuer cette masse noire qu'elle dissimulait au fond de son être. Il le fallait. Car, si elle ne se livrait pas à ce tombeau d'émotions, elle allait devenir complètement folle. Mais pourquoi la folie? Quel en était le motif?
Un dilemme de cœur. Elle devait choisir entre l'amour ou la torture; entre ce que lui dictait sa raison et ce que lui criait son cœur. Raison ou sentiment? A vrai dire, même l'œuvre de Jane Austen n'était pas parvenue à la délivrer de ce mal. Et plus le temps passait, plus il la rongeait. Ce n'était pas tant la peur de devoir souffrir qui consumait son âme que l'angoisse d'avouer au garçon qui hantait ses nuits qu'elle ne saurait imaginer sa triste existence sans lui à ses côtés. Le temps passait à vitesse grand V. Et plus il passait, plus ce dilemme se dévoilait, laissant place à une horrible interrogation dans son esprit. Devait-elle défier sa peur en révélant à cet adonis ce que son cœur ne cherchait qu'à lui crier, au risque de le perdre pour toujours? Ou s'éclipser derrière un silence de mort, tenter tant bien que mal de rester debout et garder son amour in petto?
Son cœur se tordait de douleur, ses entrailles se déchiraient si fort au fond de son ventre, qu'Ezechielle n'avait qu'une seule envie, c'était de hurler. Son âme se remplissait de noirceur et de douleur. Cet état amoureux lui donnait de plus en plus l'impression d'être possédé par un démon. Malgré cette présence démoniaque en elle, les yeux d'Ezechielle ne voyaient qu'une seule chose dans ce monde morose et quasi-apocalyptique, c'était cette aura à la fois lumineuse et ténébreuse que dégageait ce garçon mystérieux. Ce Tyrael humain avait, à sa manière mais sans qu'il s'en rende compte lui-même, ravivé la flamme de son cœur malheureux et solitaire. Elle se languissait mélancoliquement dans ce cimetière émotionnel, fleur bleue qui ne demandait qu'à aimer. Par amour, elle serait prête à sacrifier son corps et à vendre son âme à Lucifer; elle pourrait mourir pour lui, juste pour qu'il l'aime ne serait-ce qu'un peu. En même temps les sabliers du temps s'écoulaient lentement. Puis vint un jour, un après-midi d'hiver rude, ils s'étaient retrouvés tous les deux, en solitaire. Assis sur un banc, près d'un immense chêne enneigé, ils se tenaient la main. Ils écoutaient le silence, des ''je t'aime'' plein l'esprit, comme deux amants.
..."ils se tenaient la main. Ils écoutaient le silence..." Pas besoin de paroles, leurs mains parlaient pour eux.
· Il y a environ 8 ans ·Un très beau texte avec ses questionnements, ses douleurs...ses tortures...
Louve
...et enfin la délivrance.
· Il y a environ 8 ans ·Louve
Merci beaucoup!! Ca me touche vraiment!! Pourtant c'est un texte qui date d'au moins quatre ans, de l'époque où j'étais en fac.
· Il y a environ 8 ans ·:)
eden-paragallo
L'on préfère souvent les nouveaux textes aux anciens, peut-être parce que notre façon d'écrire évolue au fil du temps, mais norte "patte" est toujours là !
· Il y a environ 8 ans ·Louve
Je déteste mes premiers textes! J'ai gardé pas mal d'anciens que j'ai recopier dans un carnet et j'ai un recueil publié sur Amazon.
· Il y a environ 8 ans ·eden-paragallo