Langueur

Lev Hamels

Il était une fois une seconde, où tout se mit à m'ennuyer, où mes jeux habituels cessèrent de me divertir, ou la musique cessa de faire remuer mon corps, où naquit un ennui qui me filait la gerbe.

La solitude. Je m'ennuie, m'ennuie de toi. Je me lasse, me lasse de ton absence. Dans une demi-heure qui semble durer des années, tu seras à moi. Dans une demi-heure qui s'allonge toujours plus, nos corps et nos lèvres se presseront.  Je me fantasme devant le métro, à guetter chaque passant. A-t-il ton manteau, ta barbe, ta petite gueule d'amour et ton corps que je crève d'embrasser et caresser ? Ces corps ont-ils la même chaleur que toi ? Ces corps peuvent-ils presser mon buste comme le tien, de ta manière si particulière de m'étreindre qui traverse mes vêtements les plus épais ?

Alors que mes lèvres expulsent la nicotine, je compte les secondes, celles qui me séparent de toi, qui semblent être toujours plus lentes. Je n'ai plus le goût de rien, sinon de toi. Je veux dormir, je veux sourire, je veux rire, mais rien de tout ça ne me vient sans toi.

La solitude, triste solitude. Tu me manques de plus en plus vite.

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