Lansen

castiel

Et la nuit tomba. Une vague d'obscurité s'empara du paysage. Elle le saisit d'une caresse inquiétante entrainant avec elle un silence froid. Le vent s'arrêta. Le temps aussi. 

Lansen était facilement parvenu à transformer d'un simple geste les braises en un feu éclatant. Un feu d'un rouge vif dansant avec un jaune et un orange lumineux. Un spectacle de couleurs se mélangeants, s'attirants, se repoussants. Une histoire infinie d'amour, de haine et de passion. Une fumée grise virant au blanc contrastait avec le noir de la nuit qui avait finit d'installer son campement. Une nuit qui aurait quelques heures de répit avant l'arrivé du jour qui reprendrait son droit. La bannissant comme prévus dans un consensus fait dans un autre temps. Ils se suivaient mais ne se rencontraient pas. 

Comme chaque soir, Lansen pensa à sa femme. Comme chaque nuit, à sa fille. L'homme à la cape les avaient enlevé. Depuis Lansen était sa marionnette. Une situation plus facile que ce qu'il n'aurait pu imaginer. Il recevait des ordres et les exécutés. Tel était le prix à payer pour serrer à nouveau dans ses bras. Pour revoir leurs larmes. Pour entendre à nouveau le son doux de leur voix. Pour admirer encore leur chevelures s'agitants au souffle du vents. Dansant comme le feux qui ne s'affaiblissait pas. Chaque soir il se souvînt de leurs visages. C'était le seul moyen pour lui d'accomplir sa mission. L'homme à la cape n'était pas fiable, mais il savait qu'il tiendrait parole. Une certitude, se disait-il, certainement naît de l'espoir qu'il avait que tout redevienne comme il y a quelques mois. Mais elle avait le mérite de le faire avancer.

Lansen observa les étoiles un instant tout en mangeant un bout de viande pas encore pourri qu'il avait su conservé. Il savait qu'il aurait de moins en moins de force pour la chasse. Mais l'air était tranquille ce soir.

Il se reposa plusieurs heures. Puis à l'aube il reprit son chemin.

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